n="center">Bingo, Loto traditionnel… : un jeu populaire qui sera désormais dans les casinos Français.

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n="center">nt color="blue">Jean-Pierre G. MARTIGnOnI-HUTInnt>

n="center">nt color="blue">(Sociologue, Chercheur associé au Centre Max Weber (CMW) Université Lumière ( Lyon II)nt>

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On parle beaucoup des jeux d’argent en ce moment, et pas uniquement en termes d’addiction (1). C’est justice pour ce Fait Social et Culturel très ancien, constamment assimilée à une drogue par l’activisme propagandiste de la doxa du jeu pathologie, le rigorisme moralisateur d’associations, le mercantilisme de ceux qui exploitent le business du jeu compulsif, l’entrisme sournois d’addictologues opportunistes qui se recyclent dans le jeu compulsif maintenant qu’ils ont scandaleusement réussi à imposer leur salles de shoot pour soi-disant soigner les drogués. Les électeurs, lriverains et contribuables - qui payent cette couteuse expérimentation votée par le Sénat et le Parlement - apprécieront.

n="center">Jouer avec…avec un collègue de travail, un ami, un membre de sa famille

Après le buzz médiatique (2) autour des 22 salariés d’une entreprise bretonne qui, jouant collectivement, ont gagné le gros lot du Loto, empochant chacun plus de 545 000 euros chacun. (Ces joueurs ont peut être désormais une petite idée du bonheur dont le Parisien/ Aujourd’hui en France a fait sa couverture dernièrement (3) ) Ce jouer collectif a été pour nous l’occasion sociologique de rappeler(4)  que les jeux d’argent ne sont pas une pratique individuelle onanistique - contrairement à ce qu’affirme certains psychiatres - mais correspondent souvent - derrière les apparences - à une démarche collective « avec » (avec un membre de sa famille, un ami, un voisin, un collègue de travail, un copain, un comparse de jeu occasionnel) Ces pratique ludiques entrainant par ailleurs de nombreuses socialités : rituels, interactions, échanges, conversations, parler ordinaire quotidien autour de la question des jeux d’argent en ligne ou en dur  (loto sportif, poker, paris hippiques, loteries, jeux de grattage….)

n="center">Le Powerball : un phénomène social

Après l’incroyable engouement pour la loterie américaine à 1 milliard de dollars, véritable phénomène social qui devrait donner à penser aux politiques s’ils voyaient un peu plus loin que le bout de leur nez…fiscal traditionnel (5). Cette méga loterie a fait la Une de tous les médias français ( 6 ) et étrangers et (7) ou l’on a pu voir à télévision les files d’attentes impressionnantes de ces milliers d’américains ( et de canadiens ( 8) )qui voulaient tenter leur chance au Powerball, ce super mégabuck - version loterie - de l’Oncle Sam.
Après ces deux évènements de l’actualité ludique nationale et internationale , c’est au tour des casinos Français de défrayer la chronique ( 9) avec l’introduction effective du Bingo (autorisé dans les exploitations par la commission supérieure des jeux depuis juillet 2015). Après avoir été testé ( notamment au pasino d’Aix en Provence), après que le matériel (certifié avec système de tirage par soufflerie et caméra intégrée ) ait été acheté et installé, le groupe Partouche a lancé le 6 février 2015 son premier Bingo dans le prestigieux établissement Le Lyon Vert (à la Tour de Salvagny à coté de Lyon).

n="center">Le Bingo : un jeu populaire simple

C’est un enjeu important pour le groupe fondé, par Isidore Partouche, mais aussi pour toute la profession qui cherche des relais de croissance. En effet, même si « Partouche va mieux «  ( 10) même si la « fortune » du groupe qui possèdent des établissements remplis d’histoire (St Amand les eaux, Forges les eaux) à augmenté de 50% en 2015 ( 11) même si l’action Partouche a gagné 64 % depuis juin 2015 ( 12) et même si par ailleurs les casinos ont « redressé la barre en 2015 »( 13 ) ( +2,8% à 2,8 milliards d’euros) la profession - matraquée fiscalement depuis des lustres, mal vue des pouvoirs publics et par la gauche, harcelée par la doxa du jeu pathologie maladie - est en difficulté depuis des années. ( Baisse de 24 % sur les sept exercices précédents)
Elle voit donc d’un bon œil l’arrivée du Bingo, un jeu populaire simple : on achète des grilles de quinze numéros ( 50 euros les trois grilles au Lyon vert pour quinze parties) dont il faut remplir trois lignes ou complètement. Maurice Schulmann( délégué général du groupe Partouche) espère attirer 75O joueurs et compte organiser dans un premier temps deux RDV mensuels autour du Bingo. Reste à savoir si ce jeu obtiendra autant de succès que son frère jumeau le Loto traditionnel, le loto associatif. Mais on peut raisonnablement penser que cette activité ludique qui allie jeu et divertissement ( spécialité des casinos français) connaitra un certain succès. Les gens aiment bien se réunir et ce jeu favorise les rassemblements convergents d’extrême promiscuité. Les joueurs sont cote à cote pour jouer et il se passe des choses (interaction, conversation, superstition…) dans cette foule rassemblée qui joue. Une sacrée ambiance. Bien sur on est seul face à sa grille, face à son jeu mais on est aussi avec. En outre bien sur il y a de nombreux lots à gagner et souvent on ne repart pas les mains vides et la valeur des lots n’est pas que symbolique. C’est cet ensemble qui fait le succès du Loto traditionnel des associations qui bien sur s’inquiètent un peu de l’arrivée du Bingo dans les casinos. (14)

n="center">Ces petites choses qu’on gagne dans les lotos traditionnels, ça compte beaucoup pour les gens

Cette formule de jeu collective est d’autant plus appréciée par les Français dans une période de crise économique et de tensions qui certes peut favoriser le repli individuel mais peut aussi inviter à se regrouper, à être ensemble face à l’adversité… le temps d’un Loto. Car, Loto traditionnel organisé par des associations ou Bingo dans les casinos, ce jeu demande du temps. C’est un jeu qui dure et instaure des temporalités ; permanentes, récurrentes mais toujours différentes. Il représente pour de nombreux français ( familles, jeunes couples, personnes agées, personnes seules…) un excellent moyen d’occuper son temps de loisirs pour pas cher notamment le week-end, tout en espèrant gagner des cadeaux, des téléviseurs, des appareils électroménagesr, des bons d’achat, de la nourriture...Et ces petites choses qu’on gagne dans les lotos traditionnels, ça compte beaucoup pour les gens de peu, les gens ordinaires, les couches populaires, les classes moyennes inférieures matraquées fiscalement par la gauche. Mais allez expliquer ça à un addictologue parisien ou nantais. Dans les casinos on ne gagnera pas de paniers garnis, de victuaille mais un peu d’argent. Du cash, sonnant et trébuchant. Même si l’on ne peut pas faire fortune dans ce jeu cela peut attirer, dans une période ou l’argent manque tant à de nombreux ménages. Ce produit d’appel peut même faire franchir les portes des casinos à ceux qui ne les fréquentent jamais ou n’osent pas encore les fréquenter.
Les casinos – des espaces souvent prestigieux - n’ont pourtant jamais fait preuve d’ethnocentrisme depuis l’entrée des machines à sous dans les casinos. Ils ont toujours su faire jouer le bourgeois et le peuple ensemble. La Boule - cette roulette du pauvre - permettait déjà chacun de franchir les portes du casino sans être forcément fortuné. Les liberty bells ont définitivement démocratisés les exploitations. En accueillant le Bingo, les 200 exploitations perpétueront cette tradition - ludico culturelle démocratique - des casinos Français.

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© jpg martignoni-hutin, sociologue, université lyon 2, centre max weber équipe TIPO, Lyon, France, février 2016

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notes :

1. JP Martignoni-hutin : nouveau Banco à 1 euro, RELAX MAX, RAOUL COOL…La rentrée ludique anti stress de la Française des jeux » ( 5 pages,15 notes, octobre 2015, publié sur lescasinos.org du 14 octobre 2015) « Après les attentats islamo-fascistes de Paris du vendredi 13 novembre 2015 et au moment ou se réunit la COP 21 = « SOLIDAIRES » : le nouveau jeu de grattage de la Française des Jeux : « POUR Un MOnDE MEILLEUR » » (3 pages, 11 notes, novembre 2015, publié sur lescasinos.org du 24/11/2015) le nouvelaixois.com du 4 décembre 201 ; « nouveau jeu de grattage de la FDJ pour les fêtes de fin d’année : FAITES VOS JEUX AVEC « FAITES VOS VŒUX » ( 7 pages, 23 notes, décembre 2015 , publié sur lescasinos.org du 28 décembre 2015) ; LES MOTIVATIOnS DES JOUEURS QUI JOUEnT A DES JEUX DE HASARD & D’ARGEnT SUR InTERnET (poker, paris hippiques ou sportifs, sur les sites agrées par l’ARJEL) (18 pages, 23 notes, janvier 2016) publié sur : les casinos.org du 19 janvier 2016 
2. « Jackpot pour 22 collègues ! » «22, vl’a les millions ! »  (Aujourd’hui en France du 26 janvier 2016, pages 1,11, Vincent Mongaillard)
3. « Petites recettes du bonheur «  Aujourd’hui en France du 26/1/ 2016 ibidem pages 1,2,3 ;dossier réalisé par : Florence Deguen, Christel Brigaudeau, Donat Vidal Revel)
4. JP Martignoni-hutin : « Jouer « ensemble » au Loto : sociabilité et socialité des jeux d’argent ( 4 pages, 10 notes, janvier 2016 , publié sur lescasinos.org du 26 janvier 2016)
5. ( à paraître) JP Martignoni-hutin : « Les jeux d’argent : un impot démocratique dont l’Etat Croupier ne devrait pas avoir honte » » ( Février 2016 ) ( a paraître ) = JP Martignoni-hutin : « Après le succès de la loterie américaine du powerball – véritable phénomène social - retour sur l’hypothèse d’une loterie mondiale caritative » ( février 2016)
6. Un Français peut-il remporter la cagnotte de 1,5 milliard de dollars du Powerball ?(Le Monde.fr 12/1, M blogs) Powerball. L'Amérique frénétique pour la plus grosse loterie du monde( Ouest-France 12/1) Powerball : trois gagnants se partageront le jackpot record de 1,6 milliard de dollars(Capital 14/1) Super jackpot au loto américain : comment gagner 1,5 milliard de dollars ?(France Info 13/1) Trois gagnants à la loterie américaine(Le Monde.fr 14/1) #LOTO Record du monde : la loterie américaine Powerball, toujours sans gagnant, mettra en jeu 1,3 milliard de dollars mercredi( L’obs 10/1)
7. Trois gagnants se partagent le jackpot du Powerball( tribune de Genève 14/I)
8. La folie de la loterie Powerball s'empare des Québécois(radio canada, 12/1 par Brigitte Marcoux : extrait : « La folie de la loterie américaine Powerball s'est emparée des Québécois. Ils sont nombreux à traverser la frontière américaine en Estrie afin de tenter de mettre la main sur le billet chanceux. Le gros lot record pour le tirage de mercredi est estimé à 1,5 milliard de dollars américains. : Depuis quelques jours, les douaniers ont remarqué une plus grande affluence de Québécois au poste frontalier de Stanstead. Ils ne s'en cachent pas, les visiteurs de quelques heures se rendent à Derby Center, au Vermont, parce qu'ils espèrent avoir la main chanceuse. « On a décidé d'en profiter pour faire un tour d'auto et venir acheter des billets de Powerball. Le fait que le montant est aussi gros nous fait rêver », explique Robert Denis, qui est venu de l'Assomption, dans Lanaudière, pour acheter des billets. L'homme, qui n'a pas l'habitude de jouer à la loterie, dit que s'il gagne, il fera des heureux et aura la vie plus facile. « 
9. « Une première ce soir au Lyon vert : le casino décroche le Bingo : autorisé dans les casinos, le bingo débarque ce soir au Lyon Vert » ( La une du Progrès, 6 février 2016, 1-14)
10. « Partouche va mieux : Le groupe de casinos a publié des résultats largement positifs sur son exercice 2014-2015, pour la première fois depuis de nombreuses années. » ( Les casinos.org 28 janvier 2016)
11. La fortune « d’Isidore Partouche et sa famille » ( 426° position dans les fortunes françaises) est estimé à 120 Me euros en 2015 ( 80 me en 2014) par le magazine Challenges. « Le fondateur et sa famille possèdent 66,5 % de ce groupe coté en Bourse et comprenant 46 casinos (dont 41 en France) et 18 hôtels (CA : 410 millions) ». M. Partouche arrive juste devant une autre figure historique et emblématique de la profession Georges Tranchant ( 479° fortune, estimée à 90 Me en 2015, contre 100 Me en 2014)
12. «  Partouche +64% depuis le I9 juin 2015 ; Partouche confiance retrouvée «  ( (Le Revenu n°1362, 5/II février 2016, 1-IO)
13. (Les casinos français ont redressé la barre en 2015(boursier.com du 23/I2/215
14. « Coup dur pour les lotos associatifs ? «  (Le Progrès 6 février 2016, ibid page 14)