Visualisation 3D, siège vibrant, jeux en réseau, les casinotiers s'approprient les nouvelles technologies pour attirer les jeunes générations.
Les casinotiers ont leur arme fatale pour accrocher les joueurs des machines à sous : un catalogue permanent de nouveautés antiroutine. « La promesse du gain ne suffit plus aux jeunes générations qui investissent nos établissements. Il faut des bandits manchots plus sexy qui impliquent le joueur dans l'action pour renouveler l'expérience », explique Georges Tranchant, président de l'enseigne du même nom. Pour doper l'attractivité de ses seize casinos, le groupe dépense chaque année près de 3 millions d'euros en recherche et profite des innovations développées par Alioscopy, sa filiale à 50 % depuis 2007. L'entreprise est détentrice d'une vingtaine de brevets autour de la 3D sans lunettes permettant de reproduire des effets de profondeur. Déclinée sur les écrans des machines à sous, la technologie produit des jaillissements spectaculaires de pièces pour animer les jackpots.
Les « 1.001 jackpots »
Dans les casinos Lucien Barrière, cette innovation est couplée à un capteur qui suit le regard du joueur pour ajuster le déplacement d'animations à l'écran comme le Tapis Volant d'Aladin promettant un « voyage au pays des 1.001 jackpots ». Certaines sont même couplées à des sièges vibrants qui réagissent au scénario à l'écran ! « Nous mettons tout en oeuvre pour stimuler les sens, la clef ludique qui renforce le plaisir du jeu », explique le groupe.
Avec la vidéo, l'expérience communautaire est l'autre innovation qui investit les établissements. Chez Barrière, de nouvelles machines en réseau permettent à plusieurs joueurs de partager un espace interactif lorsqu'un bonus « Party Time » se déclenche. Deux équipes sont alors formées pour s'affronter sur un univers de jeux de table. Par exemple, une roulette apparaît à l'écran et les joueurs remportent le jackpot si la bille tombe sur la couleur (rouge ou noire) qui leur a été attribuée de manière aléatoire. Dans le Nevada, le concept va être poussé plus loin cette année avec la mise en place, autorisée il y a peu par le Nevada Gaming Control Board, de « machine à sous de compétences », nécessitant l'alliance du talent et de la chance pour gagner. Il faudra par exemple que plusieurs joueurs en réseau passent un niveau de jeu d'arcade, dans le style Angry Birds, pour accéder à un bonus tel qu'une roue de la fortune récompensant seulement l'un d'eux. « Le transfert de technologie des jeux conçus pour smartphone et console de jeux est le nouvel espoir des casinos », avait estimé il y a quelques semaines le président de Gamblit Gaming en présentant des prototypes susceptibles d'endiguer l'hémorragie des salles de jeu (-20 % de profits en 2014).
L'appât du gain reste toutefois le principal moteur des temples du cash. « Nos plus anciennes machines font encore les chiffres d'affaires les plus importants », témoigne Georges Tranchant. Pour permettre à toutes les bourses de jouer, il vient de débrider ses machines : on peut désormais miser à partir de… 1 centime.
(source : lesechos.fr/P. M.)