Le casino hyérois va subir la concurrence du nouvel établissement ouvert à La Seyne. Les syndicats en relativisent les conséquences immédiates tout en restant en alerte.
Avec l’ouverture du dernier né de la famille Joa, ce jeudi à La Seyne-sur-Mer, l’offre casino entre Menton et Carry-leRouet, le long des côtes d’azur et bleu, s’est étoffée d’un vingtième établissement de jeux.
Et même vingt et-un si l’on prend en compte celui d’Aix-en-Provence qui pointe, excusez du peu, à la deuxième place des casinos français en terme de recettes, derrière Enghien. Vingt-et-un casinos dans un rayon de 250 kilomètres, ça laisse rêveur et pose question sur l’hyper concurrence dans laquelle sont engagés les établissements de jeux concernés.
C’est évidemment le cas du Casino des Palmiers, qui enregistre donc l’arrivée d’un nouveau concurrent à trente kilomètres à peine de son perron. Cette nouvelle donne génère-t-elle une crainte? «Il y aura forcément des conséquences pour les casinos qui se trouvent à proximité mais de là à avoir peur, il y a encore de la marge et de quoi travailler», indique un représentant du personnel hyérois.
"LA COnCURREnCE EST SAInE"
«On va peut-être avoir une baisse de fréquentation dans les semaines qui viennent car le casino de La Seyne va bénéficier de l’effet de surprise, mais c’est à nous de nous battre pour faire revenir nos clients», estime un de ses collègues. Cette nouvelle ouverture ne me choque pas car le bassin toulonnais représente un énorme potentiel de clients. Franchement, quel groupe investirait 20 M€ sur vingt ans s’il y avait un énorme risque de ne pas les récupérer ? Il ne faudrait pas qu’il y ait davantage de casinos dans la zone, mais la concurrence est saine. Elle oblige à se remettre en question et cela peut apporter un plus à la clientèle. De toute façon, toute entreprise qui n’investit pas est vouée à l’échec».
L’investissement est justement au cœur de l’avenir du Casino des Palmiers dont la délégation de service public qui le lie à la Ville d’Hyères expire dans un peu plus d’un an. Face à une baisse du chiffre d’affaires passé de 10,13 M€ lors de l’exercice 2010-11 à 8,24 M€ en 2013-14, la municipalité comme les syndicats souhaitent voir les choses bouger.
«Les travaux entrepris ces dernières années n’ont pas été à la hauteur de ce que peuvent attendre les Hyérois. La mairie a raison quand elle dit que passer par le restaurant pour se rendre à l’auditorium n’est pas souhaitable», avance un représentant du personnel.
«Le casino de Bandol, qui appartient aussi au groupe Partouche, a beaucoup mieux géré ses travaux que nous qui avons dépensé beaucoup d’argent et d’énergie à passer d’une aile à l’autre», considère un autre.
En attendant que la direction de l’établissement qui, fidèle à ses principes, n’a pas souhaité s’exprimer sur ce sujet, enclenche la relance, se pose une question existentielle. Tous les casinos agglutinés sur la côte survivront-ils?
L’EXEMPLE nIÇOIS
«Des casinos poussent partout mais le ministère de l’Intérieur qui délivre les autorisations pour l’exploitation des machines à sous devrait davantage s’intéresser aux conséquences et l’État mettre davantage le nez dans ce dossier. Si demain, d’autres casinos sortent aussi à Carqueiranne ou à La Londe, on aura de grosses difficultés», s’alarme un des représentants du personnel de l’établissement hyérois.
C’est précisément ce qui se passe à nice de manière caricaturale. Distants de quelques centaines de mètres seulement, les casinos du Ruhl (groupe Barrière) et du Palais de la Méditerranée (groupe Partouche) se livrent une concurrence qui est en train de tourner nettement à l’avantage du premier nommé.
À se demander si la raison n’a pas fui les tapis verts...
(source : varmati
n.com/OLIVIER BOUISSO
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