La fermeture d'un casino est une mesure exceptionnelle, qui se réalise sous le contrôle d'un policier du SRPJ. Voilà ce qu'il va se passer à Vichy, dans les prochains jours, avec la fermeture du casino des Quatre-chemins.
Fermer un casino, ce n'est pas tout à fait comme liquider une boulangerie
En Auvergne, trois policiers sont affectés au sein de l’unité Courses et Jeux du SRPJ de Clermont-Ferrand, dont un détaché à Vichy pour assurer la surveillance de tous les casinos et hippodromes de l’Allier.
C'est l'un de ses agents qui dirige la procédure de fermeture en cours. Voici comment
Trente-cinq machines transférées
Des opérations de maintenance ont débuté dans la nuit du mardi 8 au mercredi 9 pour préparer le transfert de trente-cinq machines à sous vers le casino du Grand Café.
« Ces machines seront installées le 15 au matin, explique le major de police affecté à Vichy, depuis 2008. Le casino des Quatre-chemins fermera le soir même. »
Des machines à sous détruites et écrasées chez un ferrailleur
L’établissement exploite 50 machines et dispose d’un « quota en réserve ». Sept environ seront transférées dans un casino du groupe Partouche, en Normandie. Les autres machines à sous seront détruites.
La première étape consiste à désactiver les équipements conservés. « Les machines seront emballées et stockées dans une pièce sous vidéosurveillance jusqu’à leur transfert, indique le major. Les autres seront neutralisées avant leur destruction. »
Le transfert et la destruction seront réalisées par des techniciens des sociétés de fourniture et de maintenance, en dehors des horaires d’ouverture du casino. « Ce sont des opérations sensibles qui ne peuvent pas être exécutées en présence du public », explique Fabrice Kozdeba, directeur adjoint du service régional de police judiciaire (SRPJ) de Clermont-Ferrand. Chaque technicien est agréé par le ministère de l’Intérieur à l’instar de tout employé dans un casino.
« On enlèvera la plaque d’identification et le processeur des machines à détruire. Après la fermeture, les carcasses seront écrasées chez un ferrailleur. »
Les jetons seront fondus et les cartes déchirées
La nuit du 15 au 16 décembre promet d’être mouvementée. « Il va falloir faire l’inventaire de tout », explique le major. Le fonctionnaire de police déchirera chaque jeu de cartes sous vidéosurveillance. Les jetons du casino seront fondus.
«Chaque acte effectué dans le casino sera rédigé dans des registres»
Si l’établissement doit fermer ses portes le 15, les opérations se poursuivront jusqu’au 17 ou le 18 décembre.
« Chaque acte effectué dans le casino sera rédigé dans des registres. On dresse des procès-verbaux de neutralisation et de destruction pour les machines, énumère le majore. Il existe une traçabilité pour tout dans un casino. Pour moi, la fermeture d’un établissement est une première. C’est une procédure exceptionnelle. »
(source : lamontagne.fr/Estelle Dissay)