L'ouverture du casino de larmor-plage et la montée en puissance de celui de Vannes inquiètent leurs concurrents. Tandis que La Trinité a perdu son casino, le groupe Barrière se désengage à Carnac.
Les établissements de jeux morbihannais ont clos leur exercice le 31 octobre au terme d'une année plutôt mouvementée. Avec ici ou là, sur le littoral, son lot de fermetures ou d'ouvertures dans un contexte économique serré. Parfois vecteur de mauvaises nouvelles à l'instar de la fermeture, en juin dernier, du casino de la Trinité-sur-Mer (25 salariés), le plus petit des établissements de jeux du Morbihan. Le Petit Poucet trinitain n'aura pas résisté à l'appétit de ses concurrents et nouveaux venus comme le casino de Vannes et aujourd'hui de larmor-plage.
Si rien ne change à Quiberon, les salariés du casino Barrière, du côté de Carnac, ont appris, au coeur de l'été, le projet de mise en vente de l'établissement. À Vannes, l'ouverture provisoire du casino a été actée en juin. Et ce vendredi, le tout nouveau casino de larmor-plage est officiellement inauguré. La donne en un an s'est bien modifiée. De quoi faire perdre la boule aux joueurs ? Pas si sûr...
À larmor-plage, davantage de machines à sous
Après un an et demi dans des locaux temporaires (le rez-de-chaussée du bowling), le casino de larmor-plage ouvre ses portes ce vendredi, à 18 h 30, dans son bâtiment définitif, en front de mer, à deux pas de la plage de Port-Maria. Il va augmenter son offre de jeux. « De 75 machines à sous, nous allons passer à 100. Ceci complété par cinq à six tables de jeux, contre la table de Blackjack et de roulette que nous proposions jusqu'ici », indique la directrice Noëlle Le Boulicaut.
Le bâtiment s'étend sur 2 100 m2. Plus de la moitié est ouverte au public : salle de jeux, restaurant panoramique avec terrasse et vue sur mer, bar équipé d'un kiosque à musique. Une salle de concerts et d'animation de 500 places est également prévue.
La société bretonne d'exploitation des casinos, retenue pour l'exploitation du casino, avance un investissement de 14 millions pour la construction et l'aménagement. Il générera 75 emplois équivalents temps plein. Depuis son ouverture, le casino de Larmor affiche de très beaux résultats. Le produit des jeux du premier exercice était de plus de 6 millions, le plaçant en tête des établissements morbihannais.
Le casino de Quiberon « pas inquiet »
Le casino de Quiberon emploie 43 personnes et fait partie d'un groupe indépendant qui gère quatre établissements. Le résultat brut des jeux atteint 5, 46 millions, en légère baisse cette année. Son parc de machines ? 75, auxquelles s'ajoutent trois tables de jeux différents, « avec une nouvelle offre dès le 18 novembre, la roulette anglaise électronique », indique son directeur Jean-Denis Bardoux. Nous ressentirons sans doute les effets des ouvertures des casinos de Vannes et larmor-plage durant l'hiver. Mais nous ne sommes pas inquiets, notre clientèle est fidèle ».
Au casino d'Arzon, 10 % de pertes
Il l'avait pressenti. Le Joa Casino du Crouesty a perdu gros depuis l'ouverture du casino de Vannes, il y a quatre mois. Son directeur estime à 10 % la perte du produit brut des jeux. Pour autant, pas question de baisser les bras.
L'établissement, qui dispose de 75 machines à sous et de deux tables de jeux, continue à innover en investissant dans une roulette électronique. Elle devrait être mise en service début décembre. Pour l'heure, le casino du Crouesty reste à effectif constant. Il emploie 31 salariés. Le produit brut des jeux du casino s'élève à 3, 28 millions.
À Vannes, plus de 350 clients par jour
La Société bretonne d'exploitation des casinos a ouvert un établissement provisoire en lieu et place de l'ancienne salle L'Éphémère au Parc du Golfe à Vannes. Les premiers chiffres sont très encourageants avec plus de 350 clients par jour qui viennent profiter des 70 machines à sous mais aussi de la roulette anglaise électronique, de la table de Blackjack et de la table de roulette anglaise.
L'établissement possède également un bar et une brasserie. Le casino définitif, qui ouvrira au printemps 2017, se composera d'un bâtiment de 3 000 m2 sur pilotis, avec salle de spectacles de 400 places, un restaurant de 300 couverts, une salle de jeux, 170 places de parking...
« Si, aujourd'hui, nous employons trente-quatre personnes, là il y aura le double de salariés », assure Arnaud Mandret, directeur du casino. Car l'équipement sera d'une dimension toute autre avec 100 voire 120 machines à sous, une ou deux tables de jeux en plus... L'exploitant, la Société bretonne d'exploitation des casinos, investit 15 millions d'euros dans ce projet.
À Carnac, le groupe Barrière vend le casino
En 2014, Sébastien Larrieu, actuel directeur du casino Barrière, avait repris la barre d'un établissement en plein tangage. Passant de 52 à 38 salariés. Le groupe avait dû injecter un million d'euros pour remettre l'établissement d'équerre. Mais le casino carnacois va mieux. Au 31 octobre, son produit brut des jeux s'élève à 6,68 millions, en hausse de 2, 27 %, contre - 16 % en 2014. Une satisfaction pour Sébastien Larrieu.
« Notre casino a investi dans 25 nouvelles machines sur les 75 (90 en été) et les 3 tables de jeux exploitées (roulette anglaise électronique, deux Blackjack). Nous avons remonté la pente mais l'arrivée du casino de Larmor et la montée en puissance du casino de Vannes annoncent des années compliquées... »
Cet été, les salariés ont été informés de la décision du groupe de se séparer du casino. « Il est en vente, confirme Sébastien Larrieu. Mais d'ici là, il reste dans le giron du groupe Barrière et son activité est bonne ».
(source : ouest-france.fr/Pierre WADOUX, Françoise ROSSI, Patrick CROGUENNEC et Lionel CABIOCH)