La Ville et le casinotier, seul candidat pour l’exploitation de l’Eden Beach, sont finalement arrivés à un accord. Une première offre avait été retoquée. Les négociations ont été difficiles
Banco pour Partouche et jackpot pour la Ville ? L'avenir le dira. Mais les deux parties sont sorties, enfin, d'une longue crise de confiance. La SA Casino Eden Beach est autorisée à poursuivre l'exploitation du casino de Juan. L'an passé, quasiment à la même date, les jeux étaient loin d'être faits.
La SA, qui exploite l'établissement depuis 1997, avait été le seul candidat à répondre à l'appel d'offres lancé dans le cadre d'une nouvelle procédure de délégation de service public, celle-ci arrivant à échéance le 31 janvier 2015. Réuni le 19 décembre 2014, le conseil municipal rejetait la candidature de la SA Casino Eden Beach.
Motif: le groupe Partouche proposait de revoir à la baisse le prélèvement annuel de la Ville sur le Produit brut des jeux (PBJ) : 5,5 % au lieu des 15 % versés jusqu'à présent - un pourcentage qui correspond au taux maximum légal. Refus net de Jean Leonetti : pas question de descendre en dessous des 10 %.
15% du Produit brut des jeux
Faute d'une autre candidature, la procédure d'attribution était déclarée sans suite par le maire et un nouvel appel d'offres était relancé. Le terme d'exploitation, lui, était repoussé jusqu'au 31 janvier 2016. La SA Casino Eden Beach qui, bien entendu, a présenté, une nouvelle fois sa candidature, a finalement rendu une copie jugée satisfaisante, validée lors du dernier conseil municipal.
Le casinotier versera finalement 15% du PBJ, soit 1.527.275 euros, selon une projection pour 2016. Il s'est également engagé à débourser 500.000 euros, par an, dans le cadre de la participation aux manifestations artistiques de qualité (MAQ) pour renflouer le festival Jazz à Juan.
Cette somme sera affectée tout particulièrement à la prise en charge du déficit de la manifestation. Dans la procédure annulée, le délégataire proposait 450.000 euros.
Enfin, 35.000 euros seront versés pour l'organisation d'un feu d'artifice ou autre animation. En tout, selon les prévisions, un peu plus de 2 millions d'euros devrait tomber dans l'escarcelle de la Ville l'an prochain.
"La fermeté finit toujours par payer"
"Les négociations ont été particulièrement ardues, a lâché Jean Leonetti face au conseil municipal. D'autant que les rumeurs sur un juan-les-pins sans casino et la suppression d'emplois sont allées bon train. Nous n'avons pas cédé. Cela prouve que la fermeté, quand elle répond à un souci de justice, finit toujours par payer "
Il a reçu le soutien, une fois n'est pas coutume, de Cécile Dumas (Front de gauche): "Je n'approuve pas cette activité de jeu d'argent mais j'approuve la recette que cela représente en ces temps de politique d'austérité...". "L'argent n'a pas d'odeur, dit-on", a taquiné le maire.
Michèle Muratore (La gauche unie, solidaire et écologique) est, elle, plus perplexe: "Le candidat présente un compte d'exploitation prévisionnel bénéficiaire, ce n'est pas très cohérent au regard des résultats des années précédentes. Depuis plusieurs années, le casino est en déficit..."
Pour le maire, "dans son prévisionnel, l'établissement a tenu compte de l'exploitation de l'hôtel. L'économie est faite sur l'hôtel". Pour mémoire, le groupe Partouche a revendu cette année le Garden Beach au Chetrit Group, tout en conservant, bien sûr, l'exploitation du casino.
(source : nicematin.com)