L E JACKPOT était espéré ; il est au rendez-vous. Deux ans presque jour pour jour après leur arrivée dans le casino des bords du lac, les machines à sous ont réussi à doubler la fréquentation quotidienne du premier établissement de jeux de France. Depuis décembre dernier, d'importantes campagnes publicitaires par affichage dans le métro, à la radio - et même une machine à sous géante présentée porte Maillot - ont contribué à amener l'affluence à 900 joueurs par jour actuellement.
L'an dernier, ils étaient seulement 550 quotidiennement. Le bilan de la présence des 280 machines à sous au casino d'Enghien est, de l'avis général, largement positif. « C'est une réussite », estime son directeur, Bruno Cagnon. Sont oubliées les craintes exprimées les premières semaines : embouteillages devant le casino, saturation des parkings et arrivée d'une nouvelle forme de délinquance. De plus, cette nouvelle activité a fait grimper les effectifs de 550 à 780 collaborateurs (administratifs, sécurité, restauration...) dont 110 exclusivement affectés aux machines à sous. Côté municipalité, la même satisfaction est de mise. « Ce sont en particulier les travaux consentis au casino et aux thermes qui me satisfont », indique le maire UDF, Philippe Sueur.
La cravate n'est plus obligatoire L 'investissement a doublé par rapport aux prévisions et s'élèvera à 100 millions d'euros, à la fin du chantier, dans un an et demi. Le maire n'oublie pas la bouffée d'oxygène que représente la grosse tirelire posée sur les bords du lac pour la ville. Le casino, qui versait « seulement » 6,2 millions d'euros en 2001, avant l'arrivée des machines à sous, a déboursé 12 millions d'euros l'an dernier. Le succès a même obligé les responsables de l'établissement à en « démocratiser » l'accès : une véritable révolution dans la salle des machines à sous où la cravate n'est désormais plus obligatoire ! « Il a fallu s'adapter au mécontentement manifesté par une partie de notre clientèle », avoue le directeur du casino. La cravate était vécue par certains comme une contrainte difficile à avaler. Autre concession à la clientèle, le tarif d'accès a été revu à la baisse. Désormais, l'entrée est fixée à 10 € de l'ouverture (à 10 heures) jusqu'à 16 heures et à 14 € jusqu'à la fermeture (à 4 heures du matin) ; il était auparavant de 14 € et 25 €. Pour autant, le casino d'Enghien, premier de France en chiffre d'affaires, continue à défendre une certaine image élitiste. Une tenue correcte reste exigée. Les chaussures de sport sont interdites et la veste est obligatoire. Autres spécificités, l'accès à la salle des machines à sous d'Enghien demeure la seule où il faut présenter une pièce d'identité à l'entrée. En dépit de ces quelques contraintes, dans un contexte économique difficile, le casino d'Enghien réussit de plus en plus à faire le plein. Le dernier lot de machines à sous à 0,50 €, installées en octobre, a complété la gamme de celles à 1 € et 2 €. Le directeur confirme : « Cela a permis de répondre aux souhaits des clients de jouer plus longtemps avec la même mise. »
(source : leparisien.fr/Daniel Pestel)