Le casino de Ribeauvillé n'est toujours pas autorisé à ouvrir. Le personnel a été transféré temporairement vers d'autres établissements du groupe ACCOR. Une solution devrait toutefois être trouvée avant l'été.
Il n'y a pas foule au casino de Ribeauvillé. Pratiquement personne d'ailleurs. L'équipe se résume désormais au directeur Jacques Lévèque, ainsi que la directrice financière, le responsable de la sécurité et une secrétaire administrative. Et, bien sûr, pas de clients puisque l'établissement n'a toujours pas d'autorisation ministérielle.
L'ouverture était programmée pour le 15 janvier, il y a dix semaines, mais une faille juridique dans la délégation de service publique, signée par la communauté de communes du pays de Ribeauvillé et le groupe ACCOR, retarde le dossier au dernier stade de la procédure administrative. C'est-à-dire au cabinet du ministre de l'Intérieur.
Interrogés par les DNA au début du mois de mars, les services du cabinet de Nicolas Sarkozy ont indiqué qu'ils ne souhaitaient pas communiquer sur l'état d'avancement de l'examen du dossier. C'était avant la déroute électorale. Aujourd'hui, il semble même que les changements annoncés à la tête du ministère de l'Intérieur ne soient pas faits pour accélérer le traitement du dossier de Ribeauvillé.
Interrogé par le conseiller d'opposition Christian Haas, lundi, lors du conseil municipal, le député-maire (UMP) de Ribeauvillé Jean-Louis Christ a répondu qu'il n'avait pas d'informations. Une source proche du dossier, plutôt optimiste, explique de son côté que « tant qu'un avis négatif n'est pas rendu, on peut estimer que les services du ministère sont à la recherche d'une solution qui puisse fonder juridiquement une décision d'autorisation ».
Mutisme stratégique
En clair, cela signifie que tant que le ministre n'a pas dit non, l'ouverture du casino, sans reprendre la procédure administrative depuis le début, est tout à fait possible.
Le déblocage pourrait venir d'une modification des textes de lois en vigueur. On sait par exemple qu'un projet de loi relatif aux responsabilités locales, déjà adopté par le Sénat, est en cours d'étude à l'Assemblée nationale. Il pourrait contenir une disposition spécifique ou être amendé en vue de débloquer indirectement la situation de Ribeauvillé et ouvrir, plus largement, les portes des jeux de hasards aux communautés de communes. Et ce même si cette hypothèse de sortie de crise n'est pas vue d'un bon oeil par les parlementaires qui ont une vision plus restrictive des implantations d'établissements de jeux de hasard.
Toujours est-il que du côté de la communauté de communes, on se refuse à toute communication pour des raisons dites « stratégiques ». Tout juste explique-t-on que d'ici quelques semaines « au maximum », le délai potentiel d'ouverture du casino sera connu. On saura donc avant l'été quelle sera la solution retenue et combien de temps nécessitera sa mise en oeuvre.
Les dirigeants du casino ne souhaitent pas, eux non plus, communiquer. Selon nos sources, une dizaine de salariés ont été réorientés vers des établissements du groupe ACCOR, notamment vers le casino de Mandelieu et en Suisse, en attendant des jours meilleurs.
(source : dna.fr/Olivier Claudon)