Le casino a une autorisation d'exploiter jusqu'au 30 juin. Au ministère de l'Intérieur, une commission nationale des jeux se réunira le 9 juin. Elle statuera sur cette fermeture du casino. En dernier lieu, c'est Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, qui tranchera.
Réunion le 9 juin
Le casino de La Trinité-sur-Mer vit-il ses dernières heures ? « Oui, pour nous, la fermeture est actée, glisse un salarié. On n'a pas reçu de courrier officiel mais le personnel n'a pas été avisé de cette décision par la direction du groupe Partouche. »
L'autorisation de jeux est temporaire et renouvelable. Le casino a une autorisation d'exploiter jusqu'au 30 juin. Au ministère de l'Intérieur, une commission nationale des jeux est chargée d'examiner les demandes de renouvellement des autorisations. Elle se réunira le 9 juin. Elle statuera sur cette fermeture du casino. En dernier lieu, c'est Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, qui tranchera.
26 employés
Depuis son ouverture, en 2003, le plus petit casino morbihannais (26 employés) connaît des difficultés. Malgré un investissement de 5,5 millions d'euros en 2008 pour rénover l'établissement, le trou a continué à se creuser pour totaliser 7 millions de pertes cumulées en 2011. La faute à la crise et à la concurrence des casinos voisins de Carnac et Quiberon et bientôt de celui de Vannes dont l'ouverture est programmée en 2017.
Pour se relancer, la direction du casino s'est tournée vers la municipalité. En France, chaque casino doit reverser à la commune où il est installé une somme définie dans le cadre d'une délégation de service public. À La Trinité-sur-Mer, cette taxe équivaut à 15 % des profits générés par les jeux. Ce qui correspond à 260 000 €.
Partouche souhaitait que ce prélèvement passe à 5 % et que la contribution de soutien au tourisme (45 000 €) soit supprimée. En avril 2014, les élus ont refusé. « Changer les termes d'une DSP est une faute, expliquait Jean-François Guézet, le maire, à l'époque. Nous ne pouvons effacer une partie des dettes de Partouche sous peine d'accusation de favoritisme. »
Selon un élu de Carnac, ce refus serait à l'origine de la décision prise par le groupe Partouche : « Comme le maire de La Trinité n'a pas voulu revoir les conditions de la DSP, le casino a décidé de ne pas présenter de demande de renouvellement et de préparer un plan de sauvegarde. »
« On se sent abandonnés »
Deux employés ont d'ailleurs déjà migré vers le casino de Carnac. Ce que confirme un salarié du casino trinitain : « La direction nous a demandés si on voulait être réorientés. Quatre ou cinq collègues partiront en mai mais plus de la moitié ne connaît pas son futur sort. »
Si le groupe Partouche n'a pas donné suite à notre appel, hier, Jean-François Guézet, lui, ne cache pas son inquiétude : « Je n'ai toujours pas été saisi de manière officielle. Lors de la commission du 9 juin, je plaiderai pour une poursuite de l'activité. Mais, oui, ça me préoccupe beaucoup. Il y a 260 000 € de redevance et des emplois en jeu. »
Outre son casino (57 machines à sous et deux tables de jeu), le groupe Partouche (1) possède aussi un restaurant et un hôtel sur le front de mer. « Même si le casino ferme, à mon avis, des emplois seront maintenus pour les autres structures », indique le maire.
« On se sent abandonnés. On continuait à faire de bonnes soirées. C'est un casino familial. On a une clientèle d'habitués, poursuit, de son côté, le salarié. Partouche aurait pu essayer de poursuivre l'activité jusqu'à la fin de l'année. Le groupe se sert du prétexte de l'ouverture du casino de Vannes pour fermer. »
(1) 41 casinos en France dont 3 en bretagne (La Trinité, Val André et Plouescat).
(source : ouest-france.fr/David DUPRÉ)