ZURICH - Les casinos suisses ont vécu une année 2003 fructueuse: leurs gains ont pratiquement doublé, à 561 millions de francs. Mais ils s'inquiètent de la concurrence et du potentiel de dépendance du «tactilo» de la Loterie romande.
Les 19 maisons de jeu rattachées à la Fédération suisse des casinos (FSC) et opératives en 2003 ont attiré 3 millions de clients. Elles ont enregistré un produit brut des jeux (différence entre les mises et les gains) de 540 millions de francs. Seul le casino de Meyrin (GE), qui a ouvert ses portes l'an passé, n'est pas membre de la FSC.
Alors que les sept casinos de concession A ont dépassé les attentes (produit de 335 millions), la plupart des douze casinos B, avant tout ceux de montagne, ont connu des difficultés (produit de 205 millions), a expliqué le président de la FSC Adriano Censi.
Le kursaal d'Arosa a même dû mettre la clé sous le paillasson en milieu d'année. Celui de Zermatt est provisoirement fermé depuis fin 2003. Des négociations sont en cours pour relancer l'exploitation, selon M. Censi.
Par ailleurs, l'organisation faîtière est préoccupée par la «concurrence déloyale» du «tactilo» de la Loterie Romande, a ajouté M. Censi. Disponible dans les bars et les restaurants, cette loterie électronique redistribue environ 90 % des gains, un taux comparable à celui des machines à sous.
La FSC exige que «tactilos» et «touchlots» soient mis sur un pied d'égalité avec les machines à sous des casinos dans le cadre de la révision en cours de la loi fédérale sur les loteries. Malgré leur «potentiel élevé de dépendance au jeu», la législation ne prescrit à leurs exploitants aucune mesure de prévention et notamment de protection de la jeunesse, a déploré M. Censi.
(source : 24heures.ch)