À Vichy, un des deux casinos, celui des Quatre-chemins, déficitaire depuis dix ans, va fermer d’ici la fin de l’année.
«Partouche est venu s'installer aux Quatre-chemins le pistolet sur la tempe. Malhuret vient d'appuyer sur la gâchette. »
Les représentants du personnel du casino des Quatre-chemins sont en colère contre le maire de Vichy. Lors du dernier conseil municipal, ces salariés du groupe Partouche ont appris que la municipalité n'allait pas renouveler la délégation de service public accordée à leur établissement ouvert en 2004 dans le centre commercial situé en plein centre-ville. Sans cette concession, qui se termine le 31 décembre 2015, le casino des Quatre chemins (42 salariés) ne pourra plus être exploité. Il ne restera qu'un casino à Vichy, celui du Grand Café, qui est aussi exploité par Partouche.
Le flou complet quant
à l'avenir des salariés
Si ces salariés prennent le maire de Vichy pour responsable, ce dernier s'en est expliqué vendredi soir, au conseil municipal : s'il a décidé de ne pas renouveler la délégation, il a suivi l'avis de la commission consultative des services publics locaux qui a conseillé le non-renouvellement de la délégation pour les Quatre chemins.
Les chiffres permettent d'y voir plus clair. En cumulant le résultat des deux casinos vichyssois, Partouche est déficitaire à Vichy. Les derniers chiffres disponibles font apparaître un excédent annuel de 676.000 € au Grand Café, contre 878.000 € de déficit aux Quatre-chemins. En 2003, le delta était positif, de l'ordre de 700.000 €. Depuis, le volume de jeu n'a cessé de baisser : aux Quatre chemins, il a été divisé par deux : 4,3 millions en 2013 contre 8,4 millions en 2005. Alors, que, dans le même temps, il n'a baissé « que » de 20 % au Grand Café, qui emploie 60 personnes.
Mais, pour les représentants des salariés des Quatre-chemins, ce n'est pas un problème de fréquentation. « Pour un casino de cette taille, il marche très bien. Le problème vient du loyer qui est bien trop élevé (*) », explique Hervé Hugon, responsable du personnel. « Quand ce casino était dans le bâtiment de l'Élysée palace, propriété de Partouche, il gagnait de l'argent. Mais le maire a imposé que le groupe s'installe dans le nouveau centre commercial. C'est une décision politique. Le maire de Vichy en a la responsabilité. »
Quant à leur avenir, les salariés sont dans le flou complet. « Notre direction ne sait rien. No us n'avons aucune information d'un quelconque reclassement. Seize salariés sont chargés de famille. Et seize autres sont âgés de plus de 50 ans, ils auront peu de chance de retrouver un emploi », s'inquiète Kader Kessaghly, au nom du personnel.
(*) Le montant n'a pas été communiqué. Mais en 2011, le loyer a été renégocié à la baisse.
(source : lamontagne.fr)