Le procès d'un neurologue a démarré à Rouen. Une patiente l'accuse d'avoir provoqué son addiction au jeu, à cause d'un traitement trop fort.
Lundi, un procès hors-normes s'est ouvert à Rouen. Comme l'indique Le Figaro, une femme a poursuivi son neurologue pour l'administration d'un médicament qui aurait déclenché chez elle un effet secondaire très indésirable : l'addiction aux jeux d'argent.
Une accro au jeu attaque son neurologue
Traitée initialement pour le syndrome des "jambes sans repos", la prescription d'un médicament à trop forte dose l'aurait ruinée. L'avocat de la plaignante estime que "les informations indispensables mais aussi obligatoires n'ont pas ici été délivrées" de la part du médecin.
Le défenseur de la patiente affirme également que toute cette affaire n'aurait jamais eu lieu si cette dernière avait eu connaissance des effets indésirables de son traitement.
Augmentation de la dose prescrite et apparition de l'addiction
Atteinte d'un trouble neurologique provoquant un mouvement incessant des jambes, la rouennaise commence un traitement au Sifrol en avril 2008. Quelques mois plus tard, alors que ses symptômes réapparaissent, elle consulte son neurologue qui augmente la dose prescrite.
Par la suite, elle commence à être prise d'une envie permanente de parier et fréquente les casinos. Son addiction est telle qu'elle vole de l'argent à sa famille, à son employeur, et finit par contracter une dette totale de 184 000 euros.
La patiente tente de se suicider deux fois
En janvier 2011, l'accro au jeu tente de se suicider. Son médecin traitant lui fait part des effets secondaires du Sifrol, et lui indique que la notice du médicament signale la possibilité de troubles comportementaux indésirables, et notamment "l'impulsion forte à jouer de l'argent de façon excessive malgré les graves conséquences".
Avant de pouvoir revoir son neurologue en consultation, la patiente tente une nouvelle fois de se suicider. En février 2011, son traitement est stoppé par le médecin, aujourd'hui mis en cause, et l'addiction disparaît deux semaines plus tard.
Mais la malade et ses proches sont complètement ruinés. Le procès doit durer trois semaines, et devra étudier les questions de l'information du praticien au patient, de la relation des deux protagonistes de cette affaire, et du manque criant de communication des deux côtés.
(source : 24mati
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