Le groupe Lucien Barrière préside aux destinées du casino de Pontaillac depuis 1986 et ce n'est a priori pas prêt de changer. Il est le seul à avoir répondu à l'appel à candidatures pour la délégation de service public de la gestion du casino qui sera étudiée et votée ce soir en conseil municipal pour les douze prochaines années. Pas de suspense, donc… Le cahier des charges, lui, sera normalement signé vendredi. D'ici là, le directeur du casino Hervé Le Cam préfère rester discret sur ses projets d'investissement.
Il y avait deux propositions faites à la Ville. Une à minima et une autre plus ambitieuse. C'est cette dernière qui a été retenue et négociée avec un projet d'investissement de 2,7 millions d'euros prévu pour améliorer l'existant et faire évoluer l'offre du casino. Rappelons que le contrat de délégation de service public actuel a été signé le 1er octobre 2004 entre la SNECR (Société nouvelle d'exploitation du casino de Royan) du groupe Barrière et la Ville pour une durée de dix ans et neuf mois. La fin prévisionnelle de ce contrat est le 30 juin 2015.
Force est de constater que le cahier des charges que doivent signer la Ville et le gestionnaire du casino en fin de semaine est une réelle chance dans un contexte tendu dans ce domaine d'activité. Le produit brut des jeux, c'est-à-dire la différence entre les mises et les restitutions, a baissé de 30 % pour l'ensemble des casinos français qui gagnent donc moins d'argent.
Un casino réputé
Même si, pour Royan, la baisse sur la même période serait de seulement 25,5 %, ce n'est pas non plus la panacée. Surtout que le casino de Pontaillac est soumis à une forte concurrence en Charente-Maritime. Dans ces conditions, l'enveloppe mise sur la table pour repenser les espaces de jeux, d'animation et de restauration, est un réel effort. Même inespéré.
« La présence du casino est indispensable pour la ville, rappelle le député-maire de Royan Didier Quentin. Il nous verse une redevance d'un peu plus de 2 millions d'euros par an. C'est moins qu'avant mais ça va permettre de combler la baisse des dotations de l'État. Si nous n'avions pas le casino, ce serait problématique. »
Pour l'élu, le cahier des charges que va devoir respecter le groupe Barrière est un plus pour la ville et son développement. « On négocie pied à pied. On est tout prêt d'un accord. Je constate que la proposition financière, avec un investissement de 2,7 millions d'euros sur le casino de Pontaillac, est conséquente. Et ce dans un contexte qui n'est pas évident. »
Didier Quentin note aussi que le casino royannais a une belle réputation. Autant liée à son emplacement qu'à ses gains. Ce qui attire du monde. « Il y a eu ces derniers temps de très gros gagnants », fait-il remarquer en précisant que la Ville a déjà fait des travaux pour rendre l'endroit plus agréable. On pense à la terrasse.
Reste qu'on sent une sorte de nostalgie poindre chez l'élu. « Nous disposions avant 1986 d'un superbe casino à l'emplacement des jardins, sur le front de mer, à côté de la plage de la Grande Conche. La bêtise a été de le faire démolir en 1985. Il y avait notamment une belle salle de spectacle qui, depuis, n'a jamais été remplacée… »
(source : sudouest.fr/S.Durand)