Le produit brut des jeux des casinos français a fléchi de 2,6 % en 2013-2014, à 2,123 milliards d’euros. La baisse atteint même 3,5 % à périmètre comparable.
La mauvaise passe des casinos français, sérieusement affectés par la crise, n’en finit donc pas. Comme attendu, l’exercice 2013-2014 des opérateurs se solde, à son tour, par une nouvelle baisse d’activité, au vu du bilan annuel sectoriel publié ce mercredi par les deux organisations patronales, Casinos de France et Syndicat des casinos modernes de France. Ainsi, le produit brut des jeux (PBJ) total enregistré pour les 198 établissements exploités pendant l’exercice s’élève à 2,123 milliards d’euros, en retrait de 2,6% par rapport au montant constaté un an auparavant. Cette baisse, conforme aux prévisions des professionnels, constitue à première vue un léger mieux pour les professionnels après celle de 4,17 % en 2012-2013. Pour autant, elle est encore plus marquée à périmètre comparable puisqu’atteignant 3,5 %. Ce bilan 2013-2014 prend compte en effet en totalité sur la période les 4 nouveaux casinos français : Fréjus, Larmor-Plage, fort-mahon et Casteljaloux. A contrario, celle-ci a été marquée par une fermeture, à Cauterets.
Modèle économique déstabilisé
Au-delà de la tendance générale, se confirme également la désaffection pour les machines à sous qui génèrent l’essentiel des recettes des exploitants : leur PBJ total diminue ainsi de 3,1 %, à 1,9 milliard d’euros. Pour mémoire, les bandits-manchots faisaient office de principal moteur de la croissance du secteur au début des années 2000, l’accroissement du parc de machines alimentant alors mécaniquement la caisse des opérateurs. Depuis, le contrôle de l’identité des clients à l’entrée, l’interdiction de fumer dans les casinos et, enfin, la crise, ont déstabilisé le modèle économique de la profession. Seule éclaircie depuis la fin 2006 et de son âge d’or : le renouveau des jeux de table amorcé, il y a quelques années, avec le poker. Au cours de l’exercice 2013-2014, les exploitant de casinos ont d’ailleurs bénéficié d’«?une légère augmentation?» de leur activité pour les jeux de table, indiquent leurs organisations patronales, avec un PBJ de 223,2 millions, qui s’explique par les nouveaux jeux électroniques.
Dans un environnement qui reste déprimé, les autorisations de nouveaux jeux, accordées fin 2014, et la simplification de la réglementation, apparaissent pour le moins bienvenues pour les opérateurs. Par ailleurs, les petits casinos ont vu leur fiscalité être légèrement atténuée. La fiscalité a été également simplifiée mais, indique-t-on dans le milieu, les gros établissements seraient in fine davantage taxés.
(source : lesechos.fr/CHRISTOPHE PALIERSE)