L’établissement de jeu était fermé depuis sa mise en liquidation judiciaire en 2010. Il est relancé par le groupe Casino du Golfe et devient le douzième établissement de jeu de la Côte d’Azur.
Avec la réouverture récente du casino de Beaulieu, la Côte d’Azur compte un douzième établissement de jeux – la France, 200. Alors que le produit brut des jeux ne cesse de baisser depuis 2007 et que les professionnels du secteur pointent régulièrement le nombre trop élevé de casinos dans l’Hexagone, le groupe indépendant du Casino du Golfe, nouvel exploitant de l’établissement de Beaulieu, n’a pas hésité à investir quelque 6 millions d’euros, soit 3 millions de plus que prévu, dans la rénovation du bâtiment Belle Epoque, en complément des 2,5 millions d’euros investis par la ville, propriétaire de l’immeuble. « C’est un vrai pari, reconnaît Antoine Herboux, directeur général du casino de Beaulieu. Nous avons choisi un positionnement haut de gamme et accordé une place importante aux tables de jeux, une dizaine, pour 75 machines à sous.» La concurrence sera soutenue, avec la proximité immédiate de la principauté de Monaco et ses cinq établissements de jeux, Menton (où le groupe Barrière exploite un casino) ou même Nice et ses deux casinos, le Ruhl (Barrière) et le Palais de la Méditerranée (Partouche). En difficulté alors qu’il était encore exploité par le groupe Partouche, le casino de Beaulieu avait fermé ses portes en 2010. Outre un versement de 260.000 euros pour l’occupation des lieux, le nouvel exploitant bénéficie d’une délégation de service public de quinze ans. Il s’est engagé à proposer des spectacles, à participer au financement des activités culturelles et touristiques de la ville, et à verser les trois premières années d’exploitation 6 % du produit brut des jeux, sur une base annuelle de 7 millions d’euros.
Chute sensible du produit brut des jeux
Si les objectifs sont tenus, Beaulieu, qui disposera également d’un restaurant, devrait booster l’activité du groupe. Détenu par deux actionnaires, Olivier Raineau et Alain Cadi, le groupe Casino du Golfe exploite également les casinos de Cavalaire, dans le Var, ouvert en 1994, et de Noirétable depuis 2006, dans le département de la Loire. Deux établissements qui ont affiché une activité en baisse sur l’exercice 2013-2014. La plupart des casinos de la Côte d’Azur ont enregistré ces dernières années une chute sensible du produit brut des jeux. Interdiction de fumer, contrôles d’identité, concurrence croissante des jeux en ligne continuent en effet à pénaliser les casinotiers. Certains tirent pourtant leur épingle du jeu : le casino de Cagnes-sur-Mer, exploité par un autre acteur indépendant, le groupe Tranchant, continue à se développer (+ 2,11 % du chiffre d’affaires en 2013-2014), et il devrait à partir de 2015 bénéficier du lancement du Polygone Riviera, complexe commercial à ciel ouvert de 70.000 m2 avec 150 boutiques, à proximité immédiate et dont il attend l’ouverture depuis plusieurs années.
(source : lesechos.fr/CHRISTIANE NAVAS)