Le groupe Joa a signé un accord avec de nouveaux investisseurs pour réduire sa dette et retrouver une capacité d’investissement. Non impacté, le projet de casino à La Seyne ira à son terme.
L'information est sortie dans la presse économique il y a quelques jours. Après près de deux ans de négociations avec ses partenaires financiers, le casinotier Joa a signé un accord avec de nouveaux investisseurs, changeant ainsi d'actionnaires de référence.
Quelles sont les incidences sur le fonctionnement du groupe et sur le projet mené à La Seyne ? Explications avec Laurent Lassiaz, président du directoire du groupe Joa.
Propos recueillis par Michaël Guillon
Var-matin : D'importantes modifications viennent d'intervenir dans le capital du groupe Joa. Pourquoi cette restructuration ?
Laurent Lassiaz : Déjà, il faut rappeler que, historiquement, Joa a grandi surtout par opérations de croissance externe (acquisitions), et a été racheté, en 2005, par Bridgepoint (société d'investissement) et Loto Québec (groupe public canadien) avec, à l'époque, une dette de 330 millions d'euros. À partir de fin 2007, notre secteur a connu une crise sans précédent - liée à la loi anti-tabac et à la crise économique - et, depuis, le marché n'a cessé de se contracter. Au final, la dette, trop importante par rapport à la taille de l'entreprise, nous empêchait de faire du développement. Raison pour laquelle nous avons réuni, début 2013, les banques qui détiennent la dette afin de trouver une solution.
Pour quel résultat ?
Le résultat est très bénéfique : la dette est réduite à 120 millions, avec un engagement des banquiers de financer du développement - un programme d'environ 30 millions sur les deux prochaines années est annoncé. Nos deux nouveaux principaux actionnaires sont Alchemy (société de capital-investissement anglaise) et Davidson Kempner (fonds d'investissement nord-américain). Ils souhaitent s'inscrire dans la continuité des actions engagées. Je rappelle d'ailleurs que Joa a toujours été la propriété de fonds d'investissements.
En quoi ces changements peuvent-ils impacter le projet de casino à La Seyne ?
Le changement ne concerne que la maison mère. Le projet du casino de La Seyne est, depuis son origine, hébergé dans une société de développement distincte de la société historique - puisque cette dernière ne pouvait pas financer d'investissements. Il s'agit de la société Casinos France, détenue par Bridgepoint et Loto Québec, qui avait été créée pour financer le projet à La Seyne et celui au Lac du Der (dans la Marne) qui ouvre la semaine prochaine. Cela fonctionne comme une société franchisée avec laquelle Joa a un contrat de management. Pour La Seyne, il n'y a donc aucun changement à attendre puisque ce sont les mêmes actionnaires qui restent aux commandes de cette filiale.
Donc pas de crainte à avoir sur le fait que le projet sera mené à son terme ?
Aucune. Bridgepoint et Loto Québec connaissent le secteur d'activité des casinos, ils investissent leur argent en direct, sur fonds propres, et n'ont pas recours à la dette. Grâce à eux, l'enseigne Joa est la seule à avoir deux casinos en construction dans l'Hexagone. La preuve qu'il n'y a pas de crainte à avoir ? Malgré l'interruption du chantier suite au recours du groupe Partouche, les actionnaires ont choisi de garder le projet à La Seyne, ils se sont battus pour obtenir une nouvelle autorisation de jeux et pour relancer les travaux au plus vite. Aujourd'hui, le rythme d'investissement à La Seyne est proche d'un million par mois et les engagements sont contractuels.
Rappelez-nous les prochaines étapes avant l'ouverture ?
Le casino en centre-ville devrait être hors d'eau et hors d'air fin mai ou début juin 2015. Les recrutements (une soixantaine de postes) seront menés à partir de septembre / octobre 2015. Et on devrait être en mesure d'ouvrir l'établissement au plus tôt fin 2015, au plus tard début 2016.
(source : varmatin.com/Michaël Guillon)