Jouer peut nuire gravement... C'est ce qu'a brutalement découvert un ancien habitué du casino vichyssois Le Grand Café : l'homme s'appelle Jean-Philippe Bryk, il a joué huit ans durant et il réclame aujourd'hui des comptes à l'établissement, propriété du groupe Partouche.
Tout commence en mars 1995 quand, jouant pour la première fois, Jean-Philippe Bryk empoche 1 500 euros, arrachés aux machines à sous. Il revient quelques jours plus tard et c'est le jackpot : 15 000 euros ! Alors, il se prend si bien au jeu qu'il en devient selon lui «drogué». Il joue tout, salaires, héritage, emprunte à droite et à gauche et s'enfonce peu à peu dans l'enfer de son nouveau vice. Sa vie n'est plus rythmée que par les pertes et les gains lâchés ou engloutis par les «bandits manchots». Jusqu'à la ruine.
Aujourd'hui, «après sept mois de sevrage», il a décidé d'assigner à comparaître la société du Grand Casino pour «abus de faiblesse civile, précise son avocat Gilles-Jean Portejoie. Car le casino a non seulement laissé s'installer la dépendance par rapport au jeu, mais il l'a laissée s'accroître».
«Personne ne m'a forcé à aller au casino, admet Jean-Philippe Bryk. Mais il faut qu'il y ait des protections pour les joueurs pathologiques comme moi. Se faire interdire de jeu ne peut pas suffire, les casinos ne vérifiant pas l'identité des joueurs dans les salles de machines à sous.»
Je crois que M. Bryk se plaint de sa liberté et de son libre arbitre, contre attaque Patrick Partouche, directeur général du groupe. Nous allons répondre à l'assignation mais, au-delà, il y a une question qui se pose : doit-on applaudir à toutes les démarches judiciaires du type de celles qui ont opposé des fumeurs aux cigarettiers ?»
(source : lefigaro.fr/L. A)