Après des années d'attente, le projet de réhabilitation de l'établissement de jeux bandolais est enfin concrétisé.
Le casino a inauguré son nouveau visage ce week-end : un look rétro et high-tech à la fois. Entièrement lifté, l'établissement dont la délégation de service public est confiée au groupe Partouche, attendait cette réhabilitation programmée de longue date. La demande de permis pour construire un nouveau casino à l'entrée de la commune, avait été refusée pour cause d'inconstructibilité de la zone, classée inondable. Après différents épisodes administratifs, le casinotier a finalement pu entre- prendre des travaux de rénovation (1) avec pour objectif de rebooster l'activité. Nous avons rencontré le directeur général, Jean-Yves de Filiquier. Il dévoile ce qu'il attend du relooking.
Qu'est-ce qui a motivé la modernisation du casino ?
La motivation a toujours été là. Nous portons un projet depuis une quinzaine d'années. Un concours de circonstances a reporté le projet que nous avions de délocaliser le casino, pour l'agrandir. Ce projet, dit « des Grands ponts », a été repoussé d'année en année. On est passé par un avenant, attaqué en préfecture. Nous avons fait un référé et avons eu gain de cause. Ce qui a légitimé notre avenant et nous a permis d'entreprendre nos travaux de réhabilitation de l'existant. Nous avons démarré début 2013. Ce sera terminé fin 2014. On est allé vite, finalement.
Êtes-vous satisfait du résultat aujourd'hui ?
Oui, absolument. L'ensemble de la clientèle nous amène un bon retour. Le personnel a retrouvé du dynamisme. Je ressens une certaine fierté des salariés.
Quand les travaux seront-ils achevés ?
Nous entrons dans la phase 3 des travaux avec la création d'une salle de spectacles qui sera opérationnelle à la fin de l'année puisque nous allons y faire un dîner-spectacle pour le réveillon de la Saint-Sylvestre. Nous y attendons plus de 300 personnes.
Qu'est-ce qui a changé avec ces travaux ?
Le regard qui est porté sur l'établissement. C'est un vrai lifting. Il y a un sentiment de renaissance, une nouvelle façon de travailler. Notre objectif, c'était d'étonner les gens. C'est mission accomplie.
Ce nouveau souffle est également important pour la ville de bandol ?
J'espère que nous serons le déclencheur d'une synergie dans la commune. On ouvre une porte. Nous sommes un partenaire économique et historique très important de la ville.
Le casino nouvelle version intègre-t-il une diversification de l'activité ?
Nous avons intérêt à créer de l'activité hors temps de jeu. D'où la salle de dîner-spectacles, le bar lounge et le restaurant. Un nouveau chef, d'expérience, arrive à la fin du mois.
Comment se porte le casino d'un point de vue économique ?
Si on remonte un peu l'histoire, en 1988, l'autorisation d'exploiter des machines à sous avait permis de rebondir à un moment où de nombreux casinos étaient déficitaires. En 2012, nous avons subi la concurrence du casino des Sablettes, ce qui nous a fait perdre 30% de notre chiffre d'affaires. Nous avons fait un plan social et perdu 17 collaborateurs. Nous avons été déficitaires l'année dernière. Nous arrivons tout juste à l'équilibre cette année. Nous sommes en convalescence.
Vous redoutez l'ouverture du futur casino transplanté au centre de La Seyne ?
Oui, bien sûr. Quand vous faites un projet, vous faites un cahier des charges pour 20 ans. Mais si entre-temps, un concurrent s'implante, la donne change et vous devez vous adapter.
Le problème avec les nouveaux casinos, c'est qu'ils créent des emplois, mais le plus souvent à la grille conventionnelle. Au final, c'est de la richesse qui est perdue car la masse salariale de 40 nouveaux ne représente pas le pouvoir d'achat des 17 qui sont partis. Il faudrait réformer les conditions d'ouverture des casinos.
Lorsque le casino de La Seyne ouvrira, nous devrons de nouveau nous adapter à cette nouvelle configuration. Mais ça, c'est encore l'inconnu.
1. Le montant des travaux à ce jour s'élève à 3,5 Me.
(source : varmatin.com)