TRIPOTS — Des bandes organisées sont derrière l'offre croissante de jeux de hasard illégaux. Les casinos s'inquiètent du manque à gagner, d'autant que les peines prévues sont loin d'être dissuasives.
L'organisation de jeux de hasard illégaux fait l'objet d'une répression implacable en Suisse, mais les montants saisis restent dérisoires. Pour l'année en cours, 140'000 francs ont été confisqués alors que selon la Fédération Suisse des Casinos, ces activités représentent plus de 150 millions rien que dans le pays.
A cette somme s'ajoutent encore 100 millions dépensés à l'étranger et ces montants ne comprennent pas les paris sur internet, comme l'explique le Blick dans son édition du 22 octobre
Des installations illégales pour internet
Pour le moment, ce sont surtout les cantons de Soleure et de Zurich qui sont concernés, souligne la Commission fédérale des maisons de jeu (CFMJ). Et la plupart du temps, il ne s'agit que de tournois de pokers non-déclarés.
Mais les sommes engagées peuvent vite devenir vertigineuses. Lors d'une descente cet été dans un hôtel d'Olten, les policiers ont mis a jour une installation illégale d'organisation de casino sur internet. Le directeur de l'hôtel enregistrait, rien qu'avec ces activités, un chiffre d'affaires moyen de 3,2 millions de francs par mois.
Une centaine de procédures par an
Le jeu en vaut la chandelle en Suisse où la justice ne peut prononcer des peines supérieures à un an de prison ou un million de francs d'amende. Les milieux organisés le savent, comme le montre la multiplication des procédures. Plus de 94 sont déjà ouvertes pour l'année en cours et leur nombre croît sans cesse depuis 2010 pour atteindre une centaine en moyenne.
Des bandes criminelles sont à la manœuvre, confirme Stefan Kunfermann, porte-parole à l'Office Fédéral de la Police (Fedpol). «Il ressort des échanges d'informations avec les autorités cantonales que des groupes originaires des Balkans sont particulièrement actifs dans les jeux illégaux depuis quelques années.»
Un produit en recul dans les casinos
Comme l'explique Andrea Wolfer, enquêtrice en chef de la CFMJ, on trouve de tout, avec des sommes qui vont de quelques centaines de francs à plusieurs centaines de milliers de francs. Il est déjà arrivé qu la police confisque des sommes dépassant les trois millions de francs.
Et cette situation ne manque pas d'inquiéter les exploitants officiels de casino. «Les offres illégales dans les bars et les restaurants sont en nette hausse», déplore Marc Friedrich à la Fédération Suisse des Casinos.
Cette dernière lance d'ailleurs un cri d'alarme: non seulement, le produit brut des jeux des casinos a diminué de 27% durant les années 2007 à 2013, mais l'année dernière, il est tombé au-dessous du niveau de l‘année 2004. Et ce, alors que deux nouveaux casinos ont ouvert leur porte.
(source : lemati
n.ch/Pascal Schmuck)
(
news
net)