GRAnDE-BRETAGnE — La star américaine du poker Phil Ivey a perdu son procès contre un casino de Londres qu'il accusait de ne pas lui avoir payé ses gains sur le motif qu'il avait triché au Baccara.
Phil Ivey avait gagné cette somme sur deux jours en août 2012 Mais le Genting's Crockford de Londres, un casino situé dans le quartier huppé de Mayfair, avait fini par refuser de le payer.
L'établissement très haut de gamme a accusé l'Américain de 38 ans d'avoir abusé d'une technique illégitime, le "edge-sorting", qui consiste à profiter des minuscules défauts d'impression au dos des cartes pour lire le jeu.
Le joueur a reconnu devant la Haute-Cour de Londres avoir utilisé la technique. Mais selon lui, il n'y avait rien d'illégal à chercher à exploiter les failles du casino et que c'était même son métier d'y parvenir.
Or la Haute-Cour a donné tort au joueur ainsi qu'à celle qui l'avait accompagné au casino en 2012, Cheung Yin Sun, une autre joueuse professionnelle. Le juge a notamment noté que le couple avait demandé à la croupière de tourner les cartes à 180 degrés avant d'être remises dans le sabot pour mieux deviner leur couleur.
«Une tactique légitime»
"M. Ivey s'est procuré un avantage en utilisant la croupière comme un outil ou un instrument innocent. Il savait que ni elle ni ses supérieurs ne pouvaient connaître les conséquences de ses requêtes", a conclu le juge.
"Je suis évidemment déçu par cette décision du juge, a réagi Phil Ivey. Comme je l'ai dit pendant le procès il n'est pas dans ma nature de tricher et je ne ferais jamais rien qui risque d'entacher ma réputation."
"J'estime avoir utilisé une tactique légitime et n'avoir rien fait de plus que d'exploiter l'incapacité de Crockford de prendre les mesures nécessaires pour se protéger contre un joueur de ma trempe", a ajouté celui qui est considéré comme l'un des meilleurs joueurs de poker au monde, réputé pour son jeu agressif.
Un porte-parole de Crockford s'est en revanche félicité du jugement, tout en regrettant la publicité faite autour de cette affaire, puisque ce n'est "pas la politique de la maison d'étaler en public les relations avec nos clients".
(source : lemati
n.ch/AFP)