Olivier Ponthieu est le directeur général du groupe Barrière dans le sud-est de la France. Installé à ce poste depuis 2009, il n’a pas connu l’éclosion contestée du projet mais a pris connaissance du dossier briançonnais en cours de route. De quoi lui permettre d’aborder les 10 ans de présence du groupe Barrière à Briançon sans a priori mais avec suffisamment de recul tout de même pour planifier les objectifs d’avenir. Interview.
Le groupe Barrière est implanté à Briançon depuis maintenant dix ans. Dix ans de procédures administratives devant la justice. Ça n’était pas prévu au début…
Ça fait partie de notre activité.?Mais chacun doit rester à sa place. Les dossiers juridiques sont traités par notre service juridique et nos avocats. Moi, je me concentre sur la partie opérationnelle. Et il y a du travail, car nous devons faire évoluer le modèle économique des casinos. Il faut imaginer les casinos de demain avec de nouveaux produits, de nouvelles ambiances.
Comment comptez-vous appliquer la stratégie globale du groupe Barrière à Briançon??
À court terme, nous allons devoir mener une évolution technologique [nDLR, avec l’arrivée de
nouvelles machines à sous et des roulettes électroniques]. À court et moyen terme, nous allons expérimenter de nouveaux jeux. Comme le poker [nDLR, dont le lancement est prévu à la mi-décembre à Briançon]?: c’est un bon vecteur de développement.
Le casino de Briançon ne réalise pas les résultats financiers escomptés au moment de l’ouverture, alors que le marché du jeu vous est acquis, faute de concurrence dans les Hautes-Alpes. Comment l’expliquez-vous??
À Briançon, nous visons trois marchés, trois clientèles?: les Hautes-Alpes, les Bouches-du-Rhône, l’Italie. Les problèmes économiques en Italie ont plombé nos ambitions de ce côté-là de la frontière. Et c’est une clientèle qui nous fait encore défaut par rapport à nos prévisions initiales. Quant à la clientèle des Bouches-du-Rhône, elle monte naturellement vers Serre Chevalier, c’était donc un véritable vecteur de croissance potentielle. Ça n’est pas perdu car nous avons la possibilité de nous adosser à nos casinos de Cassis et Carry-le-Rouet pour créer des synergies. Mais l’éloignement et le contexte économique tendu, là aussi, ont ajouté de la difficulté à capter ce marché.
Dans ces conditions, Barrière n’a aucun intérêt financier à Briançon…
Pour le moment, notre implantation à Briançon ne revêt pas un réel avantage économique. Mais il faut tout de même faire en sorte que cette délégation de service public gagne de l’argent. Le plus rapidement possible. Et pour cela, nous devons sortir de la marge nette après amortissement des actifs d’exploitation. Ce n’est pas le cas aujourd’hui malgré la renégociation du contrat. Une renégociation difficile.
(source : ledauphi
ne.com/Yoa
nn GAVOILLE)