La menace de fermeture au 1er octobre se précise pour le casino de Saint-Honoré-les-Bains. Hier matin, le rapporteur public de la cour administrative d’appel de Lyon a conclu au rejet de la demande de sursis à exécution. Mis en délibéré jusqu’au 19 septembre, le jugement semble inéluctable.
Au téléphone, la voix du septuagénaire n’exsude nul triomphalisme. Engagé depuis des années dans une guerre sans merci avec la municipalité de Saint-Honoré-les-Bains, Jean-Charles Boizot s’apprête à remporter une bataille à la Pyrrhus, synonyme de chômage, partiel ou durable, pour 20 personnes : la fermeture du casino au 1er octobre, en attendant la désignation par la commune d’un nouvel exploitant à partir du 1er janvier (notre édition du 22 août).
Au téléphone, la voix du directeur du casino est d’abord blanche, exsangue : « Le maire m’avait rassuré en disant qu’on aurait un sursis. Je n’avais pas prévu cette éventualité. Je ne peux pas vous en dire plus. » Jean Doutreligne rappelle dans l’après-midi, plus pugnace, après avoir discuté avec son avocat : « C’est en délibéré. Tant que le jugement n’est pas officiel, ça ne sert à rien de parler de fermeture et d’affoler tout le monde. » À défaut d’affoler, les faits sont là : hier matin, lors de l’audience de la cour administrative d’appel de Lyon, le rapporteur public a conclu au rejet du sursis à exécution de la fermeture qu’avait déposé la SAS du Casino avec l’appui de la commune. Or, dans l’immense majorité des cas, les conclusions du rapporteur public sont suivies à la lettre par les juges de la cour d’appel. Sauf miracle, le casino Le Vegas fermera ses portes le 1er octobre prochain, ainsi que l’avait décidé le tribunal administratif (TA) de Dijon.
Et si Jean Doutreligne se raccroche à l’espoir du délibéré, le scénario d’une fermeture de son établissement pour trois mois prend, au futur simple comme au conditionnel, la teinte sombre du film catastrophe : « Cela peut hypothéquer l’avenir du casino », affirme-t-il, doutant que sa société puisse supporter un trimestre de charges sans recettes.
« La mairie a trop tardé à lancer le nouvel appel d’offres », déplore le directeur. Le maire, François Grandjean, était hier injoignable. L’appel d’offres pour la délégation de service public a été publié le 5 septembre, quatre mois après l’annulation de la précédente par le TA de Dijon. Le nouveau délégataire devrait entrer en jeu le 1er janvier prochain mais hier, ni Jean-Charles Boizot ni Jean Doutreligne ne se disaient candidats. n
(source : lejdc.fr/Sébastien Chabard)