Trois casinos pourraient fermer à l'automne dans la ville du New Jersey, faisant planer une menace sur plus de 7000 emplois. La région craint un véritable séisme économique.
Le terrain de jeu de la côte Est des États-Unis pourrait bientôt n'être plus qu'un terrain vague. Atlantic City, la ville américaine qui accueille le plus de joueurs après Las Vegas, connaît une crise sans précédent. Trois des onze casinos de la ville sont menacés de fermeture à l'automne, laissant craindre une brusque hausse du taux de chômage municipal. À terme, toute la région pourrait subir le contre-coup de l'effondrement du secteur des casinos.
Le 31 août, le Showboat fermera définitivement ses portes après 27 ans d'existence, laissant ses 2100 salariés sans emploi. Deux semaines plus tard, ce sera au Trump Plaza, détenu par le milliardaire Donald Trump, de mettre la clé sous la porte. Ses 1000 employés viendront à leur tour grossir les rangs des victimes collatérales de la crise du jeu à Atlantic City. Une épidémie dont la première victime a été l'Atlantic Club, qui a fermé en janvier et laissé 1600 travailleurs sur le carreau. Un autre casino de la ville, le Revel, ouvert il y a seulement deux ans, pourrait lui aussi connaître le même sort s'il ne trouve pas de repreneur pour renflouer ses caisses. Ce seraient alors 3100 personnes supplémentaires qui se retrouveraient au chômage. Au total, la ville pourrait voir disparaître un quart de ses emplois.
Deborah Figart, une économiste américaine qui a réalisé une étude sur Atlantic City, alerte sur un possible «effet papillon» de ces fermetures. Dans une interview accordée au journal local NJ, elle estime que «ça va faire mal». «Prenez une ville comme Atlantic City, lancez un pavé dans la mare et regardez les ondes. Ces ondes vont toucher le nord du New Jersey puis le reste du pays.»
Une diversification ratée
Atlantic City rêvait pourtant d'une réussite calquée sur celle de la «ville du péché». Mais victime d'une concurrence nouvelle, la ville de la côte Est a sombré. La Pennsylvanie et le Delaware, deux États voisins du New Jersey, ont légalisé ces dernières années les jeux d'argent, privant Atlantic City de son attractivité auprès d'une clientèle principalement locale. En 2012, la Pennsylvanie a même supplanté le New Jersey en tant que deuxième plus grand marché du jeu, derrière le Nevada, toujours en tête grâce à Vegas.
L'économie monomaniaque d'Atlantic n'a ainsi pas résisté longtemps à la concurrence agressive de casinos «low-cost» ouverts à proximité. Et les difficultés de la ville à investir dans d'autres secteurs que celui du jeu l'ont privée d'autres sources de revenus. Alors que Las Vegas a développé une offre d'activités déconnectées du jeu, comme des séjours gastronomiques de luxe ou des shows de starts internationales, Atlantic City a tout misé sur ses casinos. Et risque aujourd'hui de perdre gros.
(source : lefigaro.fr/)