Les bandits manchots n'iront pas dévaliser les touristes sur le J1... Pari perdu pour la troisième localisation envisagée pour le futur Casino de Marseille. Faute d'emplacement adéquat, les jeux sont loin d'être faits pour ce projet.

"Le casino ne cadre pas avec les appels d'offres lancés par le Grand port maritime pour exploiter le J1", regrette le conseiller municipal UMP Yves Moraine, qui avait misé sur cette partie du port, bien desservie par les transports en commun, et en manque cruel d'animation.

Mais les quais et les hangars désaffectés du J1, tout proche des Terrasses du port, qui comprend le Grand port maritime, semblent avoir une autre ambition. Si "l'ouverture au public" est bien une condition de "l'appel à idées" récemment lancé aux investisseurs, le GPMM souhaite "privilégier l'installation d'activités maritimes".

Ce qui écarte l'idée d'un casino, même s'il ne s'agit pas encore d'un refus formel.

Un grand groupe hôtelier ?

On ignore donc toujours où et quand sera posée la première pierre de ce projet controversé. En décembre dernier, le principe d'une délégation de service public (DSP) avait été chahuté mais finalement voté en conseil municipal.Jean-Claude Gaudin, qui fut longtemps opposé à la création d'un casino à Marseille, y voit désormais un joker pour le développement touristique. La majorité UMP parie sur "des milliers de visiteurs en plus, 200 créations d'emplois, entre 5 et 7 M€ de recettes fiscales".

D'abord évoquée, la construction de cet équipement sur le J4 avait été abandonnée sous la pression des opposants, horrifiés à l'idée de voir des machines à sous appâter le gogo sur un haut lieu de la culture, à deux pas du Mucem.

Quant à l'ancien siège de la SnCM à la Joliette, qui fut le premier site évoqué par la municipalité, il est clairement disqualifié. L'espace trop exigu ne permet pas de placer les 300 machines à sous nécessaires à la rentabilité d'un casino. Les coûts de réhabilitation sont en outre démesurés, compte-tenu des contraintes liées au classement du bâtiment au patrimoine.

Le cahier des charges en cours de redaction, est pour la fin d'année

Mais alors, où caser ce casino ? Yves Moraine lance la piste de "grands groupes hôteliers, qui pourraient inclure un casino dans un projet ". Une orientation qui donnerait l'avantage au groupe Barrière, spécialiste de ce type de complexe.

Contactée par nos soins, la direction ne cache pas que "le groupe est intéressé et étudiera les conditions". Pas de réponse en revanche chez Partouche, l'autre grand casinotier, qui privilégie les casinos uniquement équipés en machines à sous.

Le cahier des charges, en cours de rédaction, est annoncé pour la fin d'année, pour un lancement d'appel d'offres début 2015. Y aura-t-il une exigence de localisation ? "Cela sera tranché avant la fin de l'été", répond Yves Moraine, pour qui "ce projet se fera sur la façade maritime, mais pas forcément sur le boulevard du Littoral". Entre l'Estaque et les Goudes, donc... Les paris sont ouverts.

(source : laprovence.com/Sophie Manelli)