A la clôture des jeux, une autre vie commence au casino de La Roche-Posay. La direction de l’établissement a accepté de nous la faire partager.
Ouvert tous les jours de l'année, le casino de La Roche-Posay (90 salariés), dirigé par Juan Diez, est un endroit où on ne dort jamais.
Quand on n'y joue pas (*), on y fait quoi?? Petit tour en coulisses avec Denis Gaubert, slot manager (responsable des machines à sous) et directeur-adjoint de l'établissement depuis 2002.
Après la clôture des jeux
La priorité étant alors la « mise en sécurité du site », le « personnel de sécurité » s'assure tout d'abord « que la totalité des accès sont fermés, qu'il n'y a plus de clients ». Mais ce n'est pas la seule tâche à accomplir. « Derrière, il y a la sortie de la comptabilité du bar, du restaurant… Pour les jeux, il y a aussi tout les documents à sortir pour la préparation du lendemain. »
Motus et poches cousues
L'argent de la caisse est ensuite mis dans la « chambre forte » du casino. En revanche, celui contenu dans certaines machines à sous reste à l'intérieur pour « ne pas avoir à faire de grosses opérations financières à la fermeture, sachant que c'est un moment délicat en terme de sécurité ».
Toutes ces opérations sont effectuées très rapidement. « Tout se fait en une demi-heure après la fermeture. Le but, c'est de ne pas traîner. »
Quand tout est fait, le casino est bouclé. « On ferme l'accès. Les entrées et sorties sont impossibles jusqu'à l'arrivée du personnel le lendemain matin. »
La nuit
« Il y a une surveillance active la nuit. C'est une surveillance vidéo de 1 à 2 personneset le site est mis sous alarme. » Celle-ci est reliée à une société de surveillance.
Le matin
« Il y a une équipe du matin de trois personnes qui va commencer à collecter les recettes des machines à sous. » Des 49 machines à jetons mais aussi et surtout des 101 machines « cash less », auxquelles ont peut jouer avec une carte fournie par l'établissement ou en y insérant des billets.
En premier lieu, leurs « cassettes billets » sont remplacées par des cassettes vides. « Les fonds sont ensuite mis au coffre jusqu'au comptage. Les billets sont dans des cassettes fermées à clé rangées dans une armoire fermée à clé dans le coffre verrouillé. Dans la phase de comptage, les salles sont verrouillées.
Les caisses sont ouvertes une à une. Les billets sont passés dans une compteuse et le montant est confronté avec les compteurs des machines. Toutes ces opérations sont menées le vêtement poches cousues. Les encadrants, des membres du comité de direction, ont des poches mais n'ont pas le droit de toucher l'argent. » Pour éviter toute tentation…
« Ensuite, on reprépare les dotations initiales pour la caisse. » Quelques milliers d'euros en billets et des jetons.
Le casino est alors prêt à repartir pour une nouvelle journée!
(*) Le casino ouvre à 10h les samedis, dimanches et jours de fête et à midi les autres jours. Il ferme à 4h du matin les vendredis, samedis et jours de fête et à 2h du matin les autres jours.
en savoir plus
Que devient l'argent ?
Une fois collecté, l'argent est mis dans un coffre.
Des transporteurs de fonds passent plusieurs fois par semaine pour le déposer à la banque.
à la loupe
Trois pages spéciales
Pendant trois jours, La Nouvelle République et Centre Presse consacrent une page spéciale « Cœur de ville » à La Roche-Posay. Jeudi, nous avons donné la parole à Pascale Moreau, qui entame son deuxième mandat de maire. Hier, nous avons évoqué les projets de la Société thermale. Aujourd'hui, nous partons à la découverte des coulisses du casino. Dimanche, dans La Nouvelle République Dimanche, nous brosserons aussi le portrait de Jacky Debain, ancien sous-directeur du contre-espionnage à la DST (Direction de la surveillance du territoire).
le chiffre
82
C'est en euros ce que dépense en moyenne chaque client au casino. L'année dernière, celui-ci a réalisé un produit brut des jeux (*) de 15,25M€ (35.000 à 45.000€ par jour). Un retour à la stabilité pour l'établissement après plusieurs années difficiles.
(*) À ne pas confondre avec le chiffre d'affaires, qui ne représente que 47% du total, le reste étant reversé à l'État.
la phrase
" On veut que la réglementation des jeux soit la même pour tous "
Juan Diez, directeur général du casino, considère que les établissements qui travaillent avec la Française des jeux font une concurrence déloyale aux casinos. « On n'est pas soumis aux mêmes règles », déplore-t-il, citant par exemple le fait qu'« ils n'ont pas de contrôle à l'entrée ».
(source : lanouvellere
publique.fr)