L’élargissement du recrutement de postes de « pit boss » à l’ensemble des cadres du secteur Jeux a provoqué la colère des salariés du Sun Casino et des jeux américains Casino. Explications
Nous avons toute légitimité pour espérer faire carrière dans chacun de nos casinos sans nous faire couper l'herbe sous le pied par un collègue des Jeux européens. »
Ce jeudi après-midi, devant le Conseil national, une délégation issue du syndicat des cadres américains Casino et du Sun Casino rageait contre une note d'information de la Société des Bains de Mer. Il s'agit de deux offres d'emploi de « pit boss », un poste qui consiste à gérer les employés de jeux et un casino. Or, le recrutement ne se fera pas au sein de chaque service mais sur l'ensemble du personnel des Jeux.
« Les employés et cadres des Jeux européens bénéficient déjà de la meilleure grille de salaire. Maintenant, ils veulent prendre les postes les plus prestigieux de nos casinos. C'est le beurre et l'argent du beurre », lance la délégation de personnel syndiqué qui souhaite rester anonyme.
L'application d'un avenant
Pour la direction de la SBM, il s'agit seulement d'appliquer un avenant à une convention signée avec les salariés en 1982 (voir l'interview ci-dessous). Sauf que voilà : cet avenant n'a jamais été appliqué.
Thierry Petit, secrétaire général du Sun Casino, souligne : « Mme Puons[directrice des ressources humaines, NDLR]ouvre le poste à l'ensemble des salariés alors que le Sun Casino n'est régi par aucun avenant. Alors que nous avançons dans les négociations sur le statut unique des Jeux, on dirait que tout est fait pour échauffer les syndicats. Nous voulons seulement être respectés. »
Le respect… C'est également le mot qui revient dans la bouche de Laurent Nouvion.« Cela fait trois semaines que nous avons été alertés de dysfonctionnements, explique le président du Conseil national.
Traditionnellement, les recrutements se font au sein de chaque service. La règle a manifestement changé. Lors d'une réunion tripartite organisée le 15 avril dernier, j'ai recommandé à Mme Puons l'intervention d'un médiateur. Il faut respecter les hommes et leur histoire dans les services. Le personnel a été mis devant le fait accompli. À quelques jours du Grand Prix, le timing est particulièrement mal choisi. »
Car, évidemment, pointe le spectre de la grève. Une idée qui ne semble toutefois pas être celle du personnel qui rencontrera le gouvernement* mercredi 21 mai, avant une assemblée générale prévue le 23 mai.
*Sollicité, le gouvernement n'a pas souhaité répondre à nos questions.
(source : nicematin.com/Joëlle Deviras)