nAMUR - Des clients, des croupiers et un chef de table s’étaient mis d’accord pour gagner quand ils voulaient à la roulette au casino de namur.
Ils étaient assurés de gagner. Grâce à leur combine mise au point pour tricher à la roulette, les chiffres qui tombaient leur étaient miraculeusement favorables. Hier, ils étaient moins sûrs de leur coup au moment d’entendre des combinaisons chiffrées d’un autre genre.
Les réquisitions de la substitut du procureur du roi Séverine Franssen sont tombées dans le procès d’anciens employés et joueurs, prévenus d’avoir escroqué le casino de namur en 2009 (lire ci-contre le rappel des faits).
«Une association de malfaiteurs bien huilée»
La représentante du parquet réclame des peines de six à dix-huit mois de prison, assorties d’amendes. Sans s’opposer au sursis partiel, elle estime toutefois qu’aucun ne devra bénéficier d’une mesure de clémence, du type «suspension du prononcé de la condamnation» par exemple: «Ce serait donner un mauvais signal, alors qu’il m’apparaît nécessaire de signifier que les casinos, même s’ils participent d’un univers particulier, du monde de la nuit, ne sont pas exempts du droit pénal pour autant.» Or, selon elle, joueurs et employés avaient monté une escroquerie dans ce qui doit être également qualifié d’association de malfaiteurs: «Une mécanique bien huilée où chacun savait ce qu’il avait à faire et qu’il toucherait sa part.» Le réquisitoire prévoit par ailleurs des confiscations sonnantes et trébuchantes pour l’équivalent des sommes indûment gagnées. On parle de 2000 à jusque 16 000€ suivant le rôle et l’implication de chacun des prévenus. Combien d’argent au juste a ainsi été faussement gagné à la roulette? Partie civile, la société Gambling Management, gestionnaire du casino, est elle-même bien en peine de le dire. On sait qu’il y a eu plusieurs soirées de triche et on imagine des dizaines sans doute de mises truquées: «Mais on ne dispose qu’une d’une seule vidéo de caméra de surveillance de la salle, pour une nuit de novembre 2009, plaide pour Gambling, Me Detiffe. Celle-ci permet néanmoins de chiffrer que ce soir-là la combine a fait gagner 42 000€ aux prévenus.»
Sans doute 80 000 à 90 000€ escroqués au casino
Au total, si on additionne les montants avoués dans leurs déclarations respectives, il faut estimer leurs gains cumulés à 80 000 ou 90 000€. Une escroquerie plutôt qu’un vol, selon l’analyse pénale du parquet et la partie civile, qui voient un quatuor à la tête de l’association de malfaiteurs: Michaël, chef de table et joueur compulsif endetté, et trois clients habitués: Liliane, accro de la roulette gourmande en billets, son mari Michel dont elle jouait les revenus alors qu’elle est sans emploi et Rino, son frère, joueur carolo («mais pas à la roulette» se défend-il): «Les quatre se sont mis d’accord lors d’une première réunion dans un café à Jambes» relève M Franssen de ce qui ressort des déclarations du chef de salle et des deux beaux-frères lors de leurs premières auditions. Ils sont aussi accusés par d’autres joueurs et par les croupiers, qui voient aussi en Liliane l’instigatrice. Elle, son frère et le chef de table risquent des peines de dix-huit mois, son mari quinze mois. Pour les croupiers, le parquet requiert dix mois et de quatre à dix mois pour les autres joueurs. La semaine prochaine, ce sont les avocats de la défense plaideront. Avec le cran de miser sur un acquittement pour certains?
(source : lave
nir.
net/Samuel SI
nTE)