Dans la salle de comptée, une employée a eu la main happée par l'engrenage d'une machine à trier les pièces. 6 mois de prison avec sursis et 4 500 euros d'amende ont été réclamés, hier, devant le tribunal de lyon, contre le directeur de l'époque.
Triste jour, le 15 février 2000, dans l'univers de rêve du casino le «lyon vert» à Charbonnières. La journée vient de commencer, dans la salle de comptée, lorsque Laurence, l'une des 250 employés de l'établissement, responsable de caisse, a la main gauche happée dans l'engrenage du tapis roulant destiné à trier les jetons. Les tendons extenseurs des quatrième et cinquième doigts sont sectionnés. Malgré une rééducation intensive, Laurence reste aujourd'hui handicapée: un taux d'invalidité permanent de 13 %. Hier, Richard Partouche, à l'époque directeur du casino, répondait devant le tribunal de lyon d'une double infraction: d'une part, blessures involontaires ayant causé une incapacité de travail de plus de trois mois; d'autre part, infraction aux règles de sécurité du travail. Il sera observé, en effet, que la machine à trier était dépourvue d'une plaque de garde qui en aurait assuré la sécurité; qui aurait empêché la main de glisser. Poursuivie, aussi, la Société d'administration thermale et de loisirs (SATHEL).
Négligence
Depuis, Laurence a pu réintégrer son poste. Devant le tribunal, son avocate, constituée partie civile, demande des réparations. A vrai dire, le représentant du ministère public, M. Seuzaret, ne souhaite pas la mort du pécheur. «On peut difficilement reprocher à M. Partouche de ne pas avoir eu le souci de la sécurité dans son établissement. Cependant, il est incontestable qu'il y a eu une regrettable négligence avec l'absence de protection sur la machine à trier à l'origine de l'accident. Il faudra en tirer les leçons». Six mois de prison seront requis contre M. Partouche ainsi qu'une amende de 4 500 euros. La défense n'a pas souhaité se lancer dans de vaines arguties: «C'est une faute de négligence, çà n'aurait pas dû arriver» a admis le conseil de M. Partouche. Simplement, l'avocat a fait remarquer que, peu avant l'accident, une nouvelle machine avait été commandée par le casino pour trier les 4 tonnes de pièces transportées chaque matin: «Mais il y avait un délai de livraison. Alors, en attendant, M. Partouche s'est fait prêter une machine par un ami». Le tapis roulant sans protection... Le jugement a été mis en délibéré.
(source : leprogres.fr/Y.A.)