Le président du directoire du Groupe Partouche, Fabrice Paire, rappelle les raisons qui ont amené la direction du casino de bandol à attaquer l'arrêté ministériel autorisant les jeux à La Seyne et à Sanary.
S'il ne souhaite pas commenter la décision du tribunal administratif de Toulon, qui a prononcé jeudi l'annulation de l'autorisation d'exploiter des jeux à La Seyne et à Sanary (nos éditions précédentes), le président du directoire du Groupe Partouche, Fabrice Paire, accepte de rappeler les raisons qui ont amené la direction du casino de bandol à déposer un recours contre l'arrêté du ministre qui autorisait ces activités.
Déjà, précise-t-il, « nous n'avons pas attaqué les projets de casinos de nos concurrents, mais la décision du ministre qui les a autorisés ». Motif : « La réglementation prévoit que toute ouverture d'un casino doit être décidée au regard d'une étude d'impact qui vérifie qu'elle ne met pas en péril un établissement installé dans un périmètre de 80 km. Or cette disposition n'a pas été prise en compte par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Claude Guéant, avant de rendre une décision qui allait détruire un équilibre local. Et c'est d'autant plus surprenant qu'au sein de la commission des jeux, les représentants du ministre, qui suivent au quotidien l'activité des casinos, avaient émis un avis défavorable, qui s'est avéré minoritaire».
« Personne ne s'apitoie sur bandol »
Fabrice Paire estime que la commission des jeux et le ministre «se sont basés uniquement sur l'étude présentée par Joa et qui faisait ressortir un impact minoré sur le casino de bandol ». Du coup, Partouche a fait appel à « un organisme indépendant (1), dont l'étude d'impact a montré que le produit brut des jeux du casino de bandol allait se dégrader de plus de 30 % avec l'arrivée de ses concurrents. Et c'est ce qui s'est produit. Ce rapport a été porté à la connaissance du ministre, mais en vain ».
« Aujourd'hui, reprend le patron du groupe Partouche, on s'inquiète des conséquences de l'annulation des jeux à La Seyne, mais personne ne s'apitoie sur les conséquences à bandol, où le casino a perdu un tiers de son activité avec l'ouverture du casino des Sablettes. Et où un plan social a été mis en œuvre (une quinzaine de licenciements, Ndlr) pour ajuster les moyens à l'activité ».
Si Joa dépose une nouvelle demande d'autorisation d'exploiter des jeux à La Seyne, Partouche ne restera pas inactif. « Je n'hésiterai pas à demander au ministre de l'Intérieur comment il peut accepter d'autoriser cette activité alors qu'elle met en péril l'avenir du casino de bandol », assure M. Paire.
De son côté, le directeur du casino de La Seyne se dit « stupéfait que le casino de bandol parvienne à obtenir, de la justice, la préservation de sa situation de monopole ». Et d'estimer que « l'érosion de l'activité du casino de bandol est, en grande partie, liée à l'absence d'investissements ces dernières années pour moderniser l'établissement et les jeux proposés ».
1. Atout France, agence de développement touristique
(source : varmatin.com/mguillon)