L’exploitant de casinos Partouche, dont la dette est évaluée à 230 millions, a annoncé lundi son placement en procédure de sauvegarde par le tribunal de commerce de Paris. Interview de son président, fabrice paire. L’exploitant de casinos, dont la dette est évaluée à 230 M€, est en délicate posture.
Propos recueillis par Sébastien COLIN
Sale période pour la famille Partouche. Lundi, le groupe, qui exploite 49 casinos, 21 hôtels et 120 restaurants, a été placé en procédure de sauvegarde, faute d’accord avec son pool bancaire sur sa dette, évaluée à 233 M€ (à rembourser d’ici 2015). Le point avec fabrice paire, président du directoire du groupe Partouche.
Qu’est-ce que le placement sous sauvegarde du groupe va changer concrètement ?
fabrice paire : « Cette mesure ne touche pas les filiales, mais la holding. Le groupe n’est pas en cessation de paiement et nos établissements vont rester ouverts. Mais cette procédure va nous permettre de renégocier la dette avec nos créanciers. Cependant, la physionomie de la dette actuelle reste tout à fait acceptable. »
Comment expliquez-vous vos difficultés ?
« Nous avons connu une baisse d’activités de 20 % au cours des dernières années : interdiction de fumer, contrôle aux entrées... Et 54 % de notre volume d’activités est reversé à l’État et aux municipalités. »
Votre arrivée sur le marché du poker en ligne a également constitué un mauvais choix ?
« Nous nous sommes retrouvés face à des mastodontes, des sites pirates qui avaient déjà accumulé un trésor de guerre. Nous n’avons pas pu rivaliser. Les cartes n’ont pas été redistribuées. C’est une question de droit. Prenez l’exemple de la Belgique, où seuls les casinos peuvent proposer du poker en ligne. »
Concernant vos actifs dans les Vosges, quel est leur état de santé ?
« À Plombières, nous avons un établissement qui a subi la crise, mais qui tend à s’équilibrer avec un maire qui est à notre écoute. Grâce à des discussions, le site est en passe d’être pérennisé. À Contrexéville, la situation est beaucoup plus compliquée, que ce soit pour l’hôtel ou le casino. C’est une épine comme toute situation où le dialogue n’est pas possible avec la municipalité. On me regarde m’enfoncer petit à petit. À Contrex, si j’ai un repreneur, je suis prêt à passer la main. Cette exploitation est totalement déséquilibrée. La délégation se termine en 2022 et pour le moment, c’est la politique de la terre brûlée. »
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(source : republicain-lorrain.fr/Sébastien COLIN)