Il y a maintenant un an que phil ivey a fait les manchettes pour un gain substantiel remporté au casino Crockfords de Londres. Dans une session de punto banco, une variante de Baccara reposant essentiellement sur la chance, ivey avait enregistré un impressionnant profit de 12.1 M$. Or, le casino n'accepta jamais de le payer, soupçonnant un complot de triche. ivey avait par la suite décidé de poursuivre le casino.
Quelques mois après l'éclosion de ce scandale, nous apprenions que de nombreuses irrégularités avaient été observées. ivey était en effet accompagné d'une femme asiatique reconnue pour sa capacité à identifier certains avantages dans les jeux de casino. Cette femme aurait demandé au croupier de retourner certaines cartes à 180 degrés par « superstition », avant d'être ainsi remises dans le sabot. ivey demanda lui-même à ce que le même sabot soit réutilisé, autre demande qui fut acceptée par le casino. Ainsi, toutes les conditions furent réunies afin de correctement utiliser une méthode avantageuse appelée le edge-sorting. à cause d'un paquet de cartes avec défauts d'impression, on soupçonna ivey d'avoir ainsi obtenu un avantage sur le jeu, ce qui lui aurait permis d'effectuer l'énorme profit enregistré.
ivey confirme désormais avoir utilisé cette méthode, mais prétend que cela ne change rien à la légitimité de son gain. Il affirme que trouver une manière de détenir un avantage sur le casino n'est pas de la triche en soit, puisque c'est la faute du casino d'avoir accepté les demandes ayant permis de tirer ce même avantage.
ivey s'autoqualifie de « joueur à avantage » et affirme que sa réputation est bien connue à travers les différents casinos du monde. Pour lui, il s'agit d'une tactique tout à fait acceptable. Il ajoute que les casinos savent pertinemment que certains paquets de cartes ont des défauts d'impression et qu'il est de la responsabilité du casino de les identifier, tout comme de reconnaître lorsqu'un joueur pourrait utiliser des techniques reposant sur un paquet avec de telles failles. ivey insiste sur le fait qu'il n'est pas responsable des défauts d'impression du paquet utilisé et que conséquemment, il n'est pas un tricheur à proprement parler.
Le casino pense évidemment différemment et juge que phil ivey a mené une arnaque complète, ayant « agi à l'encontre du principe essentiel du jeu ».
Un procès est prévu d'ici de la fin de l'année afin de juger si ivey pourra toucher les gains engendrés ou non.
Deux questions se posent toutefois. Est-ce que des employés du casino étaient de connivence ? Les demandes d'ivey et de sa compagne étaient tellement précises, comment se fait-il qu'aucune alarme n'ait été émise lors de la session du jeu ?
Puis surtout, est-ce qu'une technique comme le edge-sorting sera interprétée comme de la triche pure et simple ? De qui relève la responsabilité de tirer un avantage d'un défaut non identifié par le casino ?
(source : rds.ca/Princepoker)