Effet casino · Avec l'ouverture du casino de Montreux, la présence sur la Riviera vaudoise des stars de l'Hexagone est toujours plus visible. Les hôteliers font aussi leur lifting. Beaucoup d'établissements ont connu des changements récents.
Son débarquement sur la Riviera vaudoise est encore dans toutes les mémoires. Et pour cause. En juillet 2003, Bernard Tapie séjourne à la clinique Biotonus à Montreux. On le voit partout, le flamboyant golden boy des années Mitterrand aujourd'hui reconverti dans le cinéma: sur les quais, au casino tout proche où «sévit» un autre de ses compatriotes, l'ex-ferrailleur et ancien copropriétaire du FC Servette Michel Coencas. Ce dernier, dit-on, est l'un des actionnaires de la société financière Pegasus qui contrôle le Grand Hôtel Excelsior où niche Biotonus. Mais il est aussi un ami de Bernard Tapie dont il a coproduit la pièce «Vol au-dessus d'un nid de coucou».
Il n'en faut guère plus pour alimenter les fantasmes des milieux financiers de France et de navarre. L'ancien propriétaire de l'Olympique de Marseille convoiterait-il le quatre étoiles montreusien? Une telle opération présagerait-elle un nouveau coup immobilier? Pourtant Bernard Tapie, qui a connu la banqueroute, se déclare sans un sou. Comment ferait-il, le bougre, pour mener à bien une opération financière de cette envergure?
Onde de choc
Sous le couvert de l'anonymat, un acteur touristique de la région croit pouvoir écarter cette éventualité. «A ma connaissance, M. Tapie n'a pas pris de participation dans Biotonus. Mais une chose est sûre, le démarrage du casino Barrière à Montreux, en février 2003, a provoqué une petite onde de choc ici».
Et d'aligner sur le calepin du journaliste les établissements ayant connu des changements au cours des derniers mois et semaines, signe que quelque chose est en train de se passer. Le Golf, l'Eurotel, le Swiss Majestic et le Montreux Palace à Montreux, le Mirador au Mont-Pèlerin: toutes ces perles ont subi un lifting ou vu un patron, souvent jeune, en remplacer un autre. Les René Capt (Golf Hotel), Guy Lindt (Eurotel), Eric Favre (Mirador), Jean-Philippe Scalbert (Grand Hotel Excelsior), Michael Smithuis (Montreux Palace) et autres Andres Oppenheim (Majestic) appartiennent à cette nouvelle génération d'hôteliers formés dans les meilleures écoles. Ils arrivent dans le sillage d'investisseurs désireux d'injecter du sang neuf dans les infrastructures touristiques de la Riviera. Une tendance qui n'épargne pas Vevey. Parmi les cibles de repreneurs potentiels ne parle-t-on pas sérieusement aujourd'hui de l'Eden et du Trois-Couronnes?
«Tous derrière kerry!»
La Riviera se fait toute belle et les hôtes français, en tout cas, mordent à l'hameçon, qui, tels l'animateur de télévision Guillaume Durand ou la reine de la jet-set Caroline Barclay, descendent plus ou moins régulièrement dans un quatre ou cinq étoiles montreusien. Ils contribuent à leur manière au frémissement d'un secteur traumatisé après l'effondrement des tours du World Trade Center et l'épidémie de grippe asiatique, tant il est vrai que les voyageurs, surtout américains, désertent toujours les circuits traditionnels. L'an dernier, c'est une chute de 30 à 35% des nuitées qu'ont enregistrée certains hôtels de luxe.
A tel point qu'aujourd'hui il n'est plus beaucoup de professionnels de l'hôtellerie pour vouloir miser encore sur les chances de George W. Bush de se succéder à lui-même à la présidence des Etats-Unis. De Genève à Villeneuve, le monde touristique semble se rallier à la devise: «Tous derrière le démocrate Kerry!».
(source : laliberte.ch/Christia
n Campiche)