L'appel à concurrence démarrera avant les prochaines municipales avec l'objectif de trouver l'arrangement financier le plus avantageux pour la Ville. Mais le prochain maire pourra toujours stopper l'opération casino.
Marseille accélère... Jean-Claude Gaudin pourrait ressortir le bon vieux slogan promotionnel tant cela se bouscule du côté des avis de marché. Après le téléphérique, voici le casino qui pointe son nez au détour d'un marché à procédure adaptée (Mapa) pour "l’assistance juridique et financière en vue de la réalisation de projets structurants à montages contractuels innovants et adaptés". Dans le cahier des clauses techniques particulières, on peut lire le calendrier de réalisation dudit casino. Et, visiblement, l'équipe municipale actuelle n'est pas décidée à attendre les élections puisque le lancement du marché est prévu pour janvier 2014 après un passage en conseil municipal en décembre.
Le début de la procédure est prévu pour l'automne avec l'avis de la commission consultative des services publics locaux (CCSPL) qui est saisie sur tout projet de délégation de service public. L'actuelle majorité municipale laisse tout de même la possibilité au vainqueur des prochaines élections municipales de faire machine arrière. Si l'appel public à concurrence est prévu pour fin janvier, la procédure d'examen des offres se déroulera entre mars et décembre. Quant à la notification du titulaire de marché et la signature du contrat, ils sont envisagés pour le premier trimestre 2015. Si le futur maire est d'un avis différent de l'actuel, il pourra donc mettre fin à la procédure.
Autre curiosité du document : il mêle des projets qui n'ont visiblement pas de rapport entre eux. Le casino donc, mais aussi la restructuration des casernes de la Belle de Mai ainsi que la réalisation d’une boucle de chaleur à eau de mer sur le secteur d’Euroméditerranée. Le but avoué de cette demande d'assistance juridique est de trouver les moyens d'équilibrer financièrement les projets :
"Cette volonté, fortement motivée par la période de complexité financière, incite la recherche et l’innovation sur les contrats administratifs, visant pour l’essentiel à un partenariat entre le secteur privé et le secteur public, au travers d’un partage de risques et de financement de projet."
Sur le casino, l'objectif pécunier a clairement été annoncé. Lors des débats du dernier conseil municipal, le 17 juin dernier, la manne financière qui devrait retomber dans l'escarcelle de la Ville était de 10 millions d'euros. "Ça n'est pas négligeable, commente Yves Moraine, le président de la majorité municipale. C'est pour cette raison que nous souhaitons mettre à contribution un bureau d'études qui nous conseille dans le mode de gestion".
En revanche, la localisation du futur établissement municipal est moins précise dans le document technique que dans le rapport soumis au vote. Ce dernier évoquait très clairement le vieux port rénové et le Mucem comme des éléments attractifs auprès desquels le casino devait voisiner. Il n'est question ici que d'une "frange littorale" à la localisation plus vague. Peut-être est-ce pour mieux optimiser les différents projets en reliant directement le casino à la boucle de mer qui doit rafraîchir (et réchauffer) les futurs bâtiments d'Euroméditerranée 2, au cap Janet. Cela fait loin du Mucem, mais en téléphérique, c'est tout près du terminal Croisières.
(source : marsactu.fr/Abdelhamid Kbabra et Benoît Gilles)