Engagé dans des renégociations classiques avec ses créanciers bancaires, le holding de la famille Partouche cherche à se protéger du fonds Oaktree qui détient un bon tiers de la dette.
Coup de tonnerre dans le monde feutré du jeu en France. Mardi 2 avril, le tribunal de commerce de Valenciennes a ouvert, à la demande de ses actionnaires, la famille Partouche, une procédure de sauvegarde concernant la Financière Partouche, holding de tête du groupe de jeux Partouche (49 casinos, poker en ligne...).
conduite sous la houlette de l’administrateur judiciaire Gilbert Declercq, la période d’observation est ouverte pour une durée de six mois. Ce délai sera mis à profit pour trouver un accord entre les créanciers de ce holding familial, premier actionnaire du Groupe Partouche.
Depuis deux mois, tout ne se passe plus comme prévu. Financière Partouche est endettée à hauteur d’une centaine de millions d’euros auprès d’un pool bancaire dont Natixis et LCL. Engagée dans des renégociations classiques de taux d’intérêt avec ses créanciers bancaires, le holding de la famille Partouche a découvert en début d’année que le fonds anglo-saxon Oaktree avait racheté un bon tiers de la dette à des banques du pool bancaire. Or, ce fonds a souvent tenté de convertir ses créances en capital, histoire de prendre le contrôle de ses cibles.
Informée, la famille Partouche aurait alors estimé, selon un proche du dossier, qu’une renégociation avec les créanciers devenait dangereuse et a préféré se mettre sous la protection du tribunal de commerce, via la procédure de sauvegarde, pour poursuivre les négociations. En agissant de la sorte, le holding empêche que les créanciers exigent un remboursement immédiat de leur créance.
Avec la procédure de sauvegarde, Financière Partouche a désormais six mois pour négocier. Deux scénarios sont envisageables. Soit 66 % au moins des parties s’entendent sur de nouvelles modalités de prêts et un accord est conclu. Pour parvenir, il faut donc obtenir l’assentiment d’Oaktree qui aurait plus d’un tiers des créances. Sinon, ce sera au tribunal de commerce d’imposer un accord. Dans tous les cas, cette procédure n’aurait pas d’impact sur le Groupe Partouche, assure-t-on dans l’entourage de la famille.
(source : lefigaro.fr/Jacques-Olivier Martin, Jean-Yves Guerin)