Le secteur des jeux et surtout des casinos se portent mal nationalement. Une baisse d’environ 1,8% a été observée. Mais qu’en est-il en Lorraine ? Les casinos suivent-ils cette même tendance ? Réponse avec Gaël Philippe, directeur général du Seven casino à Amnéville.
Propos recueillis par Alice Labrousse
Que pouvez-vous nous dire sur votre cas personnel avec le Seven Casino ?
Le SevenCasino d’Amnéville a également subi une décroissance de 2.1% par rapport à l’année précédente.La fréquentation est en recul de 4.55%. C’est une baisse non négligeable.
Estimez-vous que la situation est grave au sein du secteur des jeux en France ?
La réglementation des différents jeux d’argent en France est particulièrement contraignante pour les casinos ce qui creuse un fossé de plus en plus important avec la fdj et le PMU.
Si cette réglementation n’est pas à l’avenir allégée rapidement, la situation des casinos pourrait devenir préoccupante dans les années à venir.
La fréquentation de l'établissement a-t-elle faibli ces derniers temps ?
La fréquentation depuis le début de l’exercice est également un peu moins forte mais les conditions météorologiques ont été particulièrement pénalisantes pour le 7casino. Les gens viennent plus souvent lorsqu’il fait beau. Puisque notre clientèle n’est pas exclusivement lorraine, les autres joueurs viennent profiter de quelques jours dans la région. Le temps est alors un facteur à prendre en compte dans la baisse ressentie.
Les gens misent-ils autant sur les jeux pour leur loisir ou par espoir de sortir de la crise ?
Nous avons toujours privilégié le loisir dans les casinos par rapport aux gains, les sondages le prouvent puisque selon une étude réalisée en interne, la première raison pour laquelle les clients fréquentent notre établissement c’est pour rencontrer des gens, l’appât du gain n’arrivant qu’en 3ème position.
Après il est vrai qu’en période de crise, les gens font des choix dans leur loisirs et le budget alloué aux jeux dans les casinos est diminué. Donc l’appât du gain n’est pas vraiment une solution pour échapper à la crise, contrairement à ce que l’on pourrait penser, les gens qui viennent jouer n’ont pas d’espoir irréalisable. Mais s’ils gagnent beaucoup, cela représente toujours une bonne occasion de se sortir d’une situation délicate financièrement.
«Les casinos sont loin d’être dans un état critique»
Le produit brut des jeux (ndlr, bénéfices du casino) est-il significatif de la réalité financière de l'Etat ?
Il est vrai que la baisse du PBJ (produits bruts des jeux) au niveau national est un manque à gagner significatif important pour l’Etat, de là à dire que cela reflète la réalité financière, il y a un pas. Certes, nous sommes en baisse, mais la situation étatique est plus préoccupante. La crise nous touche tous, mais les casinos sont loin d’être dans un état critique.
Quelles solutions l'Etat pourrait-il mettre en place afin d'atténuer la baisse (si baisse constatée, il y a) ?
Nous avons demandé l’agrément de nouveaux jeux qui ont été testés avec succès depuis plus d’un an. A ce jour, nous ne pouvons pas les exploiter là où encore la fdj a ouvert 20 nouveaux jeux cette année.Il faudrait raccourcir les délais d’autorisation et nous donner les moyens de proposer des jeux plus diversifiés.
(source : loractu.fr/Alice Labrousse)