C'est officiel depuis ce lundi. Le tribunal de commerce de Perpignan a accepté le plan de reprise du casino de Collioure par la SFC (société française de casinos). "La dernière limite pour le plan de continuation de l'activité était fixée à fin mars. Aujourd'hui, on peut dire que les 35 emplois de l'établissement sont sauvés", se satisfait Christian Noé, le directeur administratif et financier récemment nommé par la SFC. Créé en 2004, le casino était en proie à des difficultés conjoncturelles et se classe à la 168e place des 195 casinos de France. Si du côté du personnel on respire, puisque tout le monde a été conservé, on sait que le défi à relever est à la hauteur d'un quitte ou double. "Nous avons présenté un plan sur dix ans au cours duquel nous avons pour objectif d'augmenter le chiffre d'affaires de 3 à 4 % durant les premières années, puis d'atteindre les 10 % à la fin de la décennie", souligne le DAF. Sous la coupe de la CECPAS, le casino a développé un produit brut des jeux (différence entre les mises des joueurs et les gains redistribués) de 2,545 millions d'euros en 2012. Sous la houlette de la SFC, il espère bien multiplier ses gains.
Mise de 500 000 euros
Pour y parvenir, c'est une mise de 500 000 euros qui sera injectée durant le semestre à venir. "C'est un investissement destiné à amorcer la pompe, annonce le DAF. Si le dynamisme est au rendez-vous, on ira plus loin". Machines à sous nouvelle génération, modernisation de la salle de jeux traditionnelle, le casino de Collioure veut "reprendre l'initiative dans un secteur hyperconcurrentiel" où les casinos du Boulou, d'Argelès et de St-Cyprien, tous sous bannière JoaCasino, sont à moins d'une demi-heure de route. "Nous devons traiter nos clients comme si on les invitait à la maison", devise le responsable qui veut revenir aux fondamentaux côté jeux.
C'est peut-être paradoxal pour le profane, mais le jeu ne fait pas tout dans un casino. Du haut de ses 18 ans d'expérience dans le métier, Christian Noé le sait bien. En binôme avec le directeur de l'établissement Claude Boudon, il se montre ambitieux. "Nous bénéficions d'un pôle ludique avec un bar lounge, une discothèque, un restaurant. Et on n'est pas là pour faire du thé dansant. Nous allons développer un esprit un peu canaille". Et ça commence ce vendredi avec la soirée Eat on me. Les deux hommes promettent d'ici cet été et la réouverture de l'Indigo, "des surprises, des premières régionales et nationales, des animations novatrices." Lesquelles ? "On ne dit rien pour l'instant, la veille concurrentielle est trop importante et on ne veut plus que le casino de Collioure suive les modes. On souhaite qu'il les précède". Comme au poker, les cartes sont cachées. C'est au moment de les abattre que l'on verra si la main est bonne. Christian Noé, directeur administratif et financier, fait désormais équipe avec Claude Boudon, le directeur.
(source : lindependant.fr/Guillaume Clavaud)