A l'issue du second débat, les députés sont revenus sur le «oui» de la semaine dernière. Ils devront donc se prononcer une troisième fois. Un communiqué socialiste envoyé mercredi a provoqué l'ire de la droite.
«Respect de la volonté populaire», exprimée lors du vote sur la fumée passive et «respect des libertés individuelles» ont, à nouveau, été les arguments fort, ce mardi lors du deuxième débat au Grand Conseil vaudois sur un projet de modification de la loi sur l'interdiction de fumer dans les lieux publics. Mais cette semaine c'est le camp des opposés à la modification légale qui a obtenu à la majorité par 72 voix contre 62 et 8 abstentions, se ralliant ainsi à la position du gouvernement. Un troisième débat devra donc avoir lieu sur la «Lex Barrière», puisque telle est surnommée cette loi, qui pour l'heure ne bénéficierait qu'au Casino Barrière de Montreux.
Ce débat a commencé par dévier de son sujet en raison d'un règlement de comptes entre parti. «Fumer nuit gravement à votre santé. Jouer nuit gravement à votre santé financière. PLR et UDC vous invitent à fumer et jouer», ce texte placé dans un cadre noir, imitant les avertissements imprimés sur les paquets de cigarettes illustrait un communiqué de presse envoyé mercredi passé par le Parti socialiste vaudois au lendemain du premier débat sur la «Lex Barrière». Dans le texte de ce document, les socialistes demandent à l’UDC et au PLR de démontrer «qu’ils n’ont reçu aucun avantage du Casino Barrière et des lobbys du tabac»
Aujourd’hui lors du second débat au Grand Conseil vaudois sur ce projet d’exception permettant au Casino Barrière de Montreux d’installer des machines à sous dans ses fumoirs, on a appris que cette communication socialiste a fait tousser la droite.
«Je suis scandalisé par ce communiqué, après le débat de mardi qui était de très bonne tenue, nous sommes extrêmement fâchés de ce que le PSV tombe dans un tel populisme», a fustigé le PLR Jean-Marie Surer. Il a de plus promis que le PLR avait payé au casino la location de la salle dans laquelle a eu lieu la fusion entre libéraux et radicaux en septembre.
L’UDC Claude-Alain Voiblet a pour sa part également fait part de sa colère au sujet de ce communiqué de presse. Il a rappelé que l’UDC n’avait pas de liens avec le Casino Barrière. L’entreprise a, d’ailleurs, refusé en 2009 de louer une salle au parti agrarien, par crainte de devoir gérer des manifestations anti-UDC. «Le PS qui fait la leçon devrait balayer devant sa porte», a ajouté Claude-Alain Voiblet qui rappelle le nombre de collectivité publique qui refuse de louer des salles à l’UDC, Université en particulier.
«Je m’étonne de l’étonnement du PLR et de l’UDC», a répondu Stéphane Montangero, vice-président du Parti socialiste vaudois. «Lors du débat sur le financement des partis, nous avions annoncé que nous communiquerions chaque fois que les intérêts d’entreprises privées pourraient influencer le vote de députés de droite.»
«C’est typique du climat actuel de notre Grand Conseil», a conclu le vert libéral, opposé à la Lex Barrière, Jacques-André Haury. «Les méthodes de l’entreprise privée Barrière, heurtent nos valeurs helvétiques.
(source : 24heures.ch/Joël Burri)