L'établissement de bord de mer, dans la Manche, a accepté de lever le voile, hier, sur une opération nocturne de renouvellement d'une partie de son parc de machines.
La plage de saint-pair-sur-Mer est encore dans l'obscurité mais les lumières du JOA casino sont, elles, bien allumées. À 4 h du matin, hier mercredi, les salles des machines à sous sont en effervescence. Depuis la fermeture à 2 h, dix personnes sont mobilisées pour le « mix », une opération de renouvellement des machines réalisée deux à trois fois par an au sein de l'établissement.
Chaque année, 10 % de nouvelles machines
« On est dans une configuration de supermarché avec des emplacements repensés de manière à regrouper les machines par thématiques ou générations, explique Jean-Yves Huguenin, directeur du casino de saint-pair. Mais c'est aussi en fonction des demandes des clients, des nouveautés présentées en salon et du rendement des machines, évalué chaque jour. »
Chaque année, 10 % du parc de 75 machines de saint-pair est renouvelé. Cette fois-ci, le casino a opté pour cinq nouveautés dont deux nouvelles entités, échangées contre deux anciennes. Elles rejoignent leurs jumelles de dernière génération, plus de 30 000 € chacune, testées en exclusivité et avec succès auprès de la clientèle depuis plusieurs semaines. Les autres nouveautés relèvent de l'adaptation de nouveaux jeux sur d'anciennes unités, avec des kits coûtant 10 % du prix d'une machine neuve.
Une opération sous surveillance
Aux abords des deux tables de jeux, une dizaine de machines ont cessé d'émettre leurs jingles entêtants, laissant les salariés mettre leur intimité à nu. C'est l'étape mécanique de l'opération, la seule que peut gérer le casino pendant le « mix ». Trois techniciens de Sociétés françaises de fournitures et maintenance (SFM) prennent le relais. Ils sont une vingtaine à travailler en France pour les cinq SFM qui importent (N.D.L.R. : États-Unis, Japon, Australie, Europe de l'Est) et vendent les machines aux casinos français. « Chaque SFM est en charge de l'installation, de la vérification ainsi que du contrôle de ses propres machines dans le cadre du renouvellement ou de la visite qui a lieu tous les quatre mois », explique Gérard, venu en représentant des sociétés TGT et la SFC2A pour vérifier la programmation.
90 % du chiffre d'affaire grâce aux machines à sous
Il n'est pas le seul à exercer une surveillance. Peu après 9 h, c'est un correspondant du service courses et jeux de la police judiciaire qui se présente. Sa visite vient clôturer une nuit de travail et donner le signal d'une nouvelle journée. « Nous vérifions que tout ce qui relève des déplacements et des modifications soit conforme aux déclarations officielles des exploitants et que le taux de redistribution de 85 % minimum des machines soit respecté. Tant que la vérification n'est pas faite, le casino ne peut pas rouvrir », confirme Laurent Briet, de l'antenne de Caen.
Un luxe que ne pouvait pas se permettre, hier, le casino de saint-pair qui réalise 90 % de son chiffre d'affaires avec ses machines à sous. Même s'il estime tirer son épingle du jeu, notamment avec la mise en place d'animations destinées à se démarquer et à casser l'image ringarde du casino, Jean-Yves Huguenin constate la perte d'un million d'euros sur son chiffre d'affaires depuis cinq ans. À l'image de l'ensemble des casinos français qui se plaignent de la perte de 20 % de leur chiffre d'affaires, pointant du doigt la crise et la concurrence de la Française des jeux.
(source : ouest-france.fr/Mélanie CONTENT)