Trois syndicats de casinotiers ont écrit au premier ministre pour demander des adaptations de la réglementation afin de faire face à la baisse de leur chiffre d'affaires. Interview de Laurent Lassiaz, président de Joa, qui va aménager le casino du der.
Propos recueillis par R.H.
Vous êtes vice-président de Casinos de France, syndicat cosignataire du courrier adressé à Jean-Marc Ayrault. Quelles sont vos revendications ?
« Nous avons fait des demandes concernant une adaptation des horaires d'ouverture à la saisonnalité de nos activités, et l'introduction de nouveaux jeux, notamment la bataille qui a été expérimentée. Ces requêtes ont été formulées il y a plusieurs mois, mais il y a d'interminables navettes entre le ministère du Budget et de l'intérieur pour obtenir leur acceptation. Pourtant, elles ne mettent pas en danger le client, ni les recettes de l'État. »
Dans ce courrier, on apprend que le secteur a connu depuis 5 ans une baisse de 20 % de chiffre d'affaires et que l'exercice 2011/2012 vient de s'achever sur une nouvelle régression de l'activité de 1,8 %.
Votre groupe Joa est-il touché par ces baisses ?
« Notre groupe baisse dans les mêmes proportions, environ 2 %. Sans tenir compte des ouvertures de casinos en 2012, cette baisse est de l'ordre de 3 à 4 %. C'est une tendance générale du marché depuis plusieurs années. Les casinos les plus touchés sont ceux situés dans des lieux de vacances, sur la côte, les zones urbaines le sont moins. Cela dépend aussi du dynamisme des métiers périphériques : restauration et animations. »
Vous allez investir 7,5 millions d'euros à Giffaumont et vous aviez sollicité un délai auprès du Syndicat du der pour présenter les garanties du financement… Dans ce contexte, est-il plus compliqué d'ouvrir un nouveau casino ?
« Nous avons depuis finalisé le financement. Nous avons également lancé la demande d'autorisation d'exploitation d'établissement de jeu qui doit être déjà arrivé au ministère de l'Intérieur, où nous serons convoqués ultérieurement. Nous voulons démarrer la construction en 2013. Malgré le contexte, nous poursuivons nos développements. Nous avons ouvert deux casinos en 2012, à la Seyne-sur-Mer (NDLR : un établissement provisoire en attendant la construction d'un nouveau) et à Montrond-les-Bains (dans la Loire). Il y aura une reprise après la crise, et nous voulons être parmi les mieux préparés à cette reprise. »
Quels sont vos projets pour redynamiser votre activité et enrayer cette baisse du chiffre d'affaires ?
« Notre métier a besoin de se remettre en question. Il faut apporter des innovations. Nous prévoyons à Giffaumont des nouveaux jeux, avec des innovations technologiques sur les machines à sous, ou la roulette anglaise électronique à mi-chemin entre les machines à sous et la roulette anglaise classique. Il faut aussi des concepts originaux dans nos bars et nos restaurations, ainsi qu'un rythme d'animations assez élevé : les vendredis 13, la Saint-Valentin… »
L'ouverture est-elle toujours prévue pour l'été 2014 ? Quels sont vos objectifs en terme d'activité ?
« Oui, le casino devrait ouvrir à l'été 2014, au plus tard fin 2014. Nous visons un produit brut des jeux de l'ordre de 5,5 millions la première année en 2015, et un doublement de ce chiffre à 11 millions d'euros d'ici 2019. »
(source : lunion.presse.fr/R.H)