Le parlement vaudois va examiner mardi la possibilité d’assouplir l’interdiction de fumer en faveur du Casino de Montreux. L’enseigne du groupe Barrière y voit le moyen d’enrayer ses pertes
La rentrée politique vaudoise est placée sous le signe du jeu et de la cigarette. Le Grand Conseil examinera mardi l’éventualité d’assouplir l’interdiction de fumer dans les lieux publics à l’avantage du Casino de Montreux. L’unique établissement du canton enregistre des pertes depuis son introduction en 2009.
Le débat promet feu et flammes. Une commission a donné son accord, alors que le gouvernement s’y oppose. En plénum, les partisans de la liberté individuelle et de commerce affronteront les défenseurs d’une «politique de santé publique cohérente», hostiles au privilège accordé à une entreprise privée.
A première vue, droite et gauche se préparent au choc frontal, à l’avantage du camp bourgeois, majoritaire au parlement. En réalité, certains députés prédisent l’incertitude et un résultat serré, à l’image de Jérôme Christen, de Vaud Libre, auteur du rapport de majorité de la commission. D’autant plus que l’instigateur de l’opération, le libéral Frédéric Haenni, a quitté le Grand Conseil.
En 2009, près de 70% des votants vaudois ont voulu inscrire l’interdiction dans la Constitution avec la possibilité d’ouvrir des fumoirs. Dans la foulée, Vaud, contrairement à d’autres cantons, a proscrit le service dans ces lieux et a banni les automates, à l’exception des distributeurs de cigarettes.
Cette restriction a mis dans l’embarras le Casino de Montreux, qui réclame depuis davantage de souplesse. L’enseigne du groupe français Barrière voudrait installer 100 à 150 machines à sous dans les espaces fumeurs, soit un tiers des 385 appareils en fonction.
«C’est raisonnable», estime Gilles Meillet. A Fribourg et dans le Jura, où sont implantés les deux autres établissements du groupe en Suisse et où les automates sont admis dans les fumoirs, cette proportion est de 50%. L’aménagement de machines à rouleaux, vidéos et poker, précise le directeur de la maison de Montreux, lui permettrait de «stabiliser sa situation financière sans toutefois compenser la baisse de 20% du chiffre d’affaires». Celui-ci a fondu à 93,5 millions en 2011.
(source : letemps.ch/Marco Da
nesi)