La fréquentation des casinos diminue.
Ils demandent au Premier ministre de lever les blocages administratifs.
Comme l'ont révélé « Les Echos » (du 28 décembre), en dévoilant les premières estimations sur leurs chiffres pour l' exercice 2011-2012, clos fin octobre, les casinos français ont connu une nouvelle année difficile, après une timide embellie en 2011. Dans une lettre au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, en date du 20 décembre et révélée hier par l'AFP, les trois syndicats patronaux représentant les 196 casinos français annoncent en effet que l'exercice en question s'est achevé sur une baisse d'activité de 1,8 %.
Nouveaux jeux, nouveaux horaires
Le produit brut des jeux (PBJ, différence entre les mises et les gains des joueurs, équivalent du chiffre d'affaires pour les casinos) s'est élevé à 2,275 milliards d'euros, contre 2,32 milliards un an plus tôt. Le secteur a même « connu depuis cinq ans une baisse de 20 % de son chiffre d'affaires », écrivent les présidents de Casinos de France, du syndicat des casinos modernes de France et de l'Association des casinos indépendants français (ACIF). Raison de plus pour exprimer leur incompréhension au Premier ministre de voir bloquer des « adaptations pourtant sans incidence négative sur les budgets de l'Etat et des communes », et qui « tardent à recevoir l'agrément de nos deux ministères de tutelle (Intérieur et Budget) ».
Alors même que la commission consultative des jeux a validé les tests menés pendant quelques mois sur de nouveaux jeux et de nouveaux horaires, le décret et les arrêtés devant valider ces adaptations n'ont toujours pas été publiés. Du coup, les opérateurs ont reçu une injonction du ministère de l'Intérieur de cesser ces nouvelles pratiques. Or, précise aux « Echos » Jean-François Cot, le secrétaire général de Casinos de France, « certains établissements ont déjà investi et embauché du personnel » pour développer, notamment, la roulette anglaise électronique. Quand d'autres ont adapté leurs horaires avec des fermetures plus tardives pour les jeux de table, tout en conservant au total une même durée d'ouverture. Face à une baisse de la fréquentation, « il faut aller chercher la clientèle », explique Jean-François Cot. Les syndicats des casinos revendiquent 15.000 emplois directs.
(source : lesechos.fr/Antoine Boudet)