Le secteur des casinos n'échappe pas à la crise. Le recul de 5 % de la fréquentation en 2011-2012 pèse sur les recettes.
Traditionnellement porteuse pour les casinos, la soirée du nouvel an revêt un caractère encore plus sensible cette année pour un secteur clairement à la peine. « Ca ne marche pas fort du tout. Il y a une accélération de la baisse d'activité observée depuis juillet. En décembre, le produit brut des jeux [PBJ] a diminué de 5 à 10 % en France par rapport à décembre 2011 », indique ainsi le président et fondateur de Groupe Tranchant, Georges Tranchant. Alors que les données ne sont pas encore publiques pour l'exercice 2011-2012 des opérateurs, clos fin octobre, celui-ci serait marqué, selon des sources concordantes, par une diminution de la fréquentation de 5 %, le PBJ des machines à sous, qui génèrent l'essentiel des recettes, ayant diminué de 2,5 %.
Des contrastes importants
Et encore, le parc a évolué. A périmètre constant, le PBJ aurait régressé de 3 à 5 %. Son recul atteindrait même 30 % depuis 2007-2008, exercice charnière avec l'interdiction de fumer dans les casinos (à compter du 1 er janvier 2008). Une mesure qui faisait déjà suite à l'introduction - au 1 er novembre 2006 - du contrôle d'identité à l'entrée des établissements. Selon un bon connaisseur du secteur qui souhaite conserver l'anonymat, « une dizaine » des 196 casinos aujourd'hui en exploitation seraient actuellement sujets à une procédure de sauvegarde. Si la situation est globalement déprimée, le secteur se caractérise toutefois par d'importants contrastes. Le numéro un, Groupe Lucien Barrière, qui ne fait pas de commentaires, « s'en tire bien », au dire de la concurrence. L'opérateur, qui a investi et remporté de beaux appels d'offres ces dernières années, bénéficie d'un parc incomparable avec ses établissements d'Enghien-les-Bains, le premier casino français, de Deauville ou même celui plus récent de Blotzheim (Haut-Rhin), qui profite de la proximité de la frontière suisse. A contrario, d'autres exploitants ont perdu leur clientèle italienne et/ou espagnole…
En outre, la crise a probablement accentué des fragilités sous-jacentes. Le secteur, qui serait arrivé à maturité, aurait besoin d'un renouvellement de l'offre. Pour sa part, le groupe Joa mise sur une diversification.
Par ailleurs, le débat est ouvert quant à une surconcentration d'établissements dans certaines zones. En mai dernier, Groupe partouche avait ainsi saisi le tribunal administratif de Toulon pour s'opposer aux autorisations d'exploitation accordées aux casinos de Sanary-sur-Mer et de La Seyne-sur-Mer.
(source : lesechos.fr/C. P.)