Le bilan comptable annuel a beau être proche de zéro pour le casino grand cercle d’Aix-les-Bains, le résultat ferait presque figure de jackpot en ces temps de crise.
Alors que la profession affiche, pour la plupart des établissements, des bilans négatifs, le casino aixois clôture l’année à +0,06 %. Ce qui lui permet de gagner deux places au classement, passant du 21 e au 19 e rang français.
Pour 2012, le casino grand cercle enregistre un chiffre d’affaires brut de 22,7Md’€, contre 27Md’€ en 2007, année de tous les records. Depuis 2008, début de la crise, Aix-les-Bains déplore une perte de l’ordre de 20 % là où ses concurrents accusent un recul de 30 %.
“Le casino a connu 17 ans ininterrompus de croissance, de 1991 à 2007”
Pas de quoi se vanter, mais ça reste mieux que la moyenne générale, malgré tout.
« Le casino a connu 17 ans ininterrompus de croissance, de 1991 à 2007. En 2007, la clientèle arrivait toute seule. Les lumières restaient allumées toute la journée, c’était Versailles, on comblait sans sourciller les activités annexes qui pouvaient être déficitaires, comme les bars ou le restaurant » se souvient Robert Burdet, administrateur à l’époque.
En 2012, changement de décor. Alors qu’il vient de prendre la présidence de la société du cercle, Robert Burdet doit compter les bouts de chandelle et faire la chasse aux petites économies. Interdiction de laisser les lumières allumées pour rien !
Le bar irlandais et le Night Club sacrifiés
Au-delà de l’anecdote, le nouveau directeur général, Christophe Guérin, dévoile la recette de ce demi-succès : investir et animer.
« Là où certains établissements stoppent les projets de développement par souci d’économie, nous avons toujours appliqué la politique inverse » explique-t-il. « En pleine crise, nous avons construit le nouveau casino Poker Bowl et nous avons investi des sommes colossales pour refaire à neuf le casino grand cercle. C’est à ce prix que nous maintenons des établissements attractifs. »
La société du cercle a dû se résoudre, malgré tout, à se séparer du bar Murphy’s et de la discothèque Night Cocoon, trop déficitaires. Si le casino reste propriétaire des lieux, les deux entités vont être cédées en location-gérance. C’est déjà le cas du bar irlandais Murphy’s, qui est devenu “L’Insolite”, un bar à vin. Le Night Club devrait suivre sous peu.
« Ça va nous permettre de concentrer nos efforts sur les machines à sous. Nous avons déjà changé 7 machines en novembre. Cinq autres le seront en février. À 30 000 € pièce, l’investissement est déjà lourd à porter » justifie le président.
D’autant que la tendance s’annonce « catastrophique en 2013 pour les casinotiers » selon Robert Burdet : -15 % dans les mois à venir… Le casino d’Aix prévoit pour sa part un petit -4 %. Les conséquences sont déjà là : une restructuration du personnel, avec des contrats de travail qui ne seront pas renouvelés.
(source : ledauphine.com/Muriel BERNARD)