Bien qu'il n'existe qu'un seul casino au Luxembourg, le pays n'est pas à l'abri de la dépendance au jeu.
Le Casino 2000, à Mondorf-les-Bains, a vu 360 000 visiteurs franchir ses portes depuis janvier dernier. Au Casino Schloss Berg, à Nennig, ce sont 80 000 personnes qui sont venues jouer alors que le Seven Casino d'Amnéville en a accueilli 800 000 jusque-là. Financée par le ministère luxembourgeois de la Santé pour un poste à mi-temps, l'ASBL Anonym Glécksspiller pense qu'au Luxembourg environ 1% de la population est dépendante au jeu et 0,8% au Net.
Cette année, 25 patients sont venus nous voir. Nous avons aussi mené quelque 200 discussions téléphoniques avec des gens que nous n'avons jamais vus», expose le psychologue de l'ASBL, Peter Kargerer. Si le nombre de personnes dépendantes ne croît pas, aux joueurs compulsifs viennent aussi s'ajouter ceux qui ne peuvent se passer d'Internet. «C'est un nouveau phénomène qui se développe depuis quelques années», souligne le psychologue, qui travaille deux jours par semaine pour l'ASBL Anonym Glécksspiller.
Aucune loi n'existe
Pour éviter cette dépendance au jeu, le gouvernement luxembourgeois a interdit les automates de jeux de hasard dans les bars et cafés en 1977. «Le ministère n'élabore pas de liste des personnes interdites de jeu», dit Guy Schleder, administrateur général du ministère de la Justice. «Nous savons par contre que les casinos communiquent entre eux au niveau de la Grande Région et international». Le Casino Schloss Berg a une liste nationale de personnes bloquées, qui compte 40 000 joueurs fichés. Le Casino 2000, lui, se base sur une liste internationale de 300 000 visiteurs bloqués en permanence.
Au Luxembourg, la Loterie nationale et le casino ne dépendent pas du même ministère. Alors que la loterie est rattachée au ministère d'État, le casino, lui, fait partie des responsabilités des ministères de la Justice et des Finances. Aucune loi pour contrôler le jeu excessif n'existe.
(source : lessentiel.lu/Chloé Murat)