Zurich disposera dès le 1er novembre d’un établissement avec une concession A. De quoi rassurer l’égo de la plus grande ville de Suisse longtemps tenue à l’écart
Les jeux de l’argent font leur entrée dès jeudi non loin de Paradeplatz. Zurich disposera ainsi après de longues années de batailles du plus grand casino de Suisse, le « swiss Casino Zurich », avec une concession A. En 2001, lorsque la Confédération distribuait les concessions pour 21 maisons de jeux, la ville alémanique avait été laissée sur le carreau.
Aménagé aux abords de la gare et des grandes banques, l’établissement qui surplombe la rivière Sihl est doté de 26 tables de jeu. Il s’étale sur 4500 m2 répartis entre deux étages de jeux, un de divertissement tout public et un réservé à la restauration.Ce casino compte sur la visite de 1600 joueurs par jour et un chiffre d’affaire annuel de 107 millions de francs dont 66 millions seront à reverser à la Confédération sous forme de taxe.
L’autorisation de construire a été délivrée en automne 2011, aboutissement d’une saga mouvementée. Elle signifie une nouvelle concurrence forte pour le casino voisin de Baden (AG).
En 1991, les Zurichois avaient opté pour la disparition des machines à sous qui faisaient fureur dans l’ensemble du canton. Deux ans plus tard, à l’échelle suisse cette fois-ci, l’interdiction des casinos était pourtant levée. Et en 2001, Berne snobait non seulement la ville mais tout le canton lors de la répartition des concessions.
Aujourd’hui, la Confédération a accordé de nouvelles concessions en raison de rentrées d’impôts à la baisse. Depuis plusieurs années, les chiffres d’affaires s’effritent. En 2011, les bénéfices des 19 casinos suisses reculaient de 11%, selon la Commission fédérale des maisons de jeu (CFMJ). Or la santé financière de plusieurs institutions, notamment l’AVS, dépend des revenus des jeux d’argent. Les effectifs ont aussi évolué en baisse, passant de 2139 plein temps en 2010 à 2073 l’an dernier. Le casino de Zurich comptera 213 postes à plein temps dont 60 croupiers.
Dès le 1er novembre, les Zurichois pourront ainsi miser ailleurs que dans la Bourse voisine. Le « swiss Casino Zurich » pourra encore se vanter d’hériter de l’un des bâtiments témoins de l’identité industrielle de la ville, repérable de très loin en raison de la pancarte « OBER » qui le surplombe. Et qui est protégée.
(source : letemps.ch/Anne Fournier)