Avec l’arrestation de Karabatic et des handballeurs français, et au-delà de l’émoi que peuvent susciter ces interpellations très (trop) médiatiques, c’est le débat sur les paris sportifs qui refait surface.
Le loisir préféré des Français
Le joueur de PMU attablé à son comptoir est presque devenu une image d’Épinal. Avec l’ouverture à la concurrence des paris sportifs en 2010, c’est sur Internet que ça se passe.
Les Français ont par exemple misé pendant les JO de Londres 19,2 millions d’euros sur les sites des opérateurs agréés. En deux ans et demi, c’est devenu un des loisirs préférés des Français, avec une croissance de 26 % et plus d’un milliard d’euros misés en 2011 pour les paris hippiques. Mais pourquoi les paris en ligne ont-ils été autorisés ? Comment sont établies les côtes ?
Deux ans et demi de paris en ligne
Promulguée le 12 mai 2010, la loi relative à l’ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux, visait à rendre légal une pratique en plein développement sur Internet. Elle répondait également à une injonction de la Commission européenne qui, depuis 2007, demandait à la France d’ouvrir ce marché à la concurrence sous peine de poursuites.
Cette loi a donc mis fin aux monopoles du PMU, de La Française des jeux et des casinos sur les paris sportifs, les paris hippiques ou le poker.
L’Arjel, le gendarme des courses et paris
L’Arjel, (Autorité de régulation des jeux en ligne) a été créée à ce moment-là pour réguler le marché. « Il a été décidé de faire émerger une offre légale, transparente, contrôlée par l’Arjel, qui délivre des agréments à des opérateurs (Parions Sports, Bwin, etc…) qui sont les seuls à pouvoir proposer leurs services en France. Il y a eu trois secteurs ouverts : les paris sportifs, le poker et les paris hippiques en ligne », nous expliquait son président Jean-François Vilotte en juin 2012.
Les paris en chiffres
34 opérateurs agréés (pour 47 agréments) dont 16 en paris sportifs, 9 en paris hippiques et 22 en poker sont autorisés depuis fin 2011. On recensait 2,3 millions de comptes-joueurs actifs pour une moyenne de 250 € dépensés et un total de 10,4 milliards d’euros de misés. La liste des sports autorisés est de 30 (de l’athlétisme au billard en passant par le ski, le taekwondo ou le golf).
Si le nombre de comptes joueurs actifs a augmenté entre 2010 et 2011 (tous secteurs confondus) on constate une baisse de 30 % des mises de paris sportifs en 2011 par rapport à 2010.
Comment les cotes sont établies ?
Les cotes sont déterminées à partir de statistiques en fonction des probabilités de gains de chaque équipe ou joueur. Plus une équipe ou un joueur ont de chances de gagner, plus la cote sera faible. Une cote n’est pas fixe et fluctue jusqu’à l’événement en fonction des blessures de joueurs, des mises déjà placées, etc.
Mais d’autres critères moins objectifs comme les marges des sociétés de paris peuvent faire bouger la cote.
Exemple pour le match des Ligues des champions de ce mardi soir : Valence-Lille. La cote pour la victoire de Lille est de 5,25, donc si vous pariez 10 € sur le Losc, vous remportez 52,50 € en cas de victoire.
De nombreux précédents
Mais le marché des paris, malgré les autorités de régulation, est un terrain propice à la corruption et au trucage comme nous le montre une nouvelle fois le match Cesson-Montpellier.
Ces dernières années, plusieurs scandales ont touché le monde sportif, principalement le football, mais également le tennis et le cricket.
(source : ouest-france.fr)