Y aura-t-il des morts ? C'est la question que se pose, non sans angoisse, Gérard Labove, le maire d'Arzon, depuis que la ville de Vannes a annoncé son intention de se doter d'un casino.
« Quand on sait qu'un tiers des clients du Joacasino d'Arzon sont des Vannetais, on peut se douter qu'une fois que celui de Vannes sera ouvert, ils iront au plus proche », redoute Gérard Labove, le maire d'Arzon.
«Arzon forcément impacté»
Du côté de Joa, Laurent Lassiaz, directeur général du groupe, concède « que si le projet aboutit, le casino d'Arzon sera forcément impacté ».
Et ce, même si ce dernier est parvenu à redresser la barre après quelques années difficiles. « Avec 4,1 millions de produit brut, l'an dernier, l'établissement du Crouesty enregistre une belle progression de 7,36 % en un an. »
« Un marché pas extensible»
Mais ce résultat sera-t-il suffisant pour faire face à l'arrivée d'un nouvel acteur ? Pas sûr. « Ce marché n'est pas extensible, commente Gérard Labove. Vannes et Arzon... mais aussi La Trinité et Carnac devront forcément se partager le même gâteau. » Et s'il n'est pas suffisamment gros ? « Qui vous dit que Joa n'abandonnera pas Arzon ? »
Une crainte d'autant plus importante que, pour l'heure, le maire n'a pas obtenu la garantie qu'après l'expiration de la délégation de service public, en 2018, Joacasino restera à Arzon.
Que fera le groupe s'il venait à décrocher la gestion du casino de Vannes, ville plus centrale et avec une population à l'année beaucoup plus importante qu'à Arzon ?
Actuellement, Joa est en concurrence avec Sbec (Société bretonne d'exploitation des casinos) pour la délégation de service public du casino de Vannes.
Le futur gestionnaire sera choisi le 14 décembre, en conseil municipal. Le casino de Vannes pourrait ouvrir ses portes début 2015, au Parc du Golfe, à deux pas du Chorus et de l'hôtel Mercure... à condition d'obtenir le feu vert du ministère de l'Intérieur.
(source : ouest-france.fr/Lionel Cabioch)