Depuis que le paquebot emblématique du Barcarès est échoué, les propriétaires se sont succédés. Le lydia est racheté par la commune début 2010, et le maire du Barcarès Alain Ferrand envisage d’y implanter à nouveau un Casino. Un non sens pour l’opposition qui planche sur d’autres pistes.
« Couler un navire déjà échoué, il faut le faire » plaisante Jean-Louis Disaro, l’un des quatre conseillers d’opposition du Barcarès. Pour rappel, depuis son ensablement en 1967, six propriétaires ont jeté l’éponge. Casino de luxe, discothèque, puis casino plus populaire sous la gestion d’Alain Ferrand via une société, entre 1988 et 2000. L’opposition déplore un manque d’entretien et une dégradation du navire. Dernier exploitant : le groupe Partouche, qui lui aussi revend faute de rentabilité. En 2010, la municipalité rachète le lydia pour un peu plus d’un million et demi d’euros. Objectif annoncé : en faire à nouveau un casino, en dépit de la présence d’un concurrent à Leucate et de la difficulté que connaissent actuellement certains établissement de jeu. Contacté, le service communication de la mairie indique que l’appel d’offres est toujours en cours, avec une prochaine étape courant octobre. Les rumeurs vont bon train sur le candidat qui sera retenu. Groupe français, barcelonais ? Rien d’officiel pour le moment. Il faut rappeler que l’implantation d’un casino sera soumise à une autorisation du ministère, qui peut être ardue à obtenir. Le complexe, via délégation de service public, accueillerait un casino, un restaurant et une petite hôtellerie de quatre ou cinq chambres, jouant la carte du luxe. Concernant la viabilité du projet, « C’est un autre problème. Si des gens postulent c’est que c’est intéressant. Ils ont fait des études de marché. Ce sont eux qui prennent le risque, pas nous ».
« Ce ne sera pas rentable »
Les quatre élus d’opposition l’entendent d’une autre oreille, inquiets des coûts d’entretien qui incombent à la ville, et qui ne pourraient selon eux jamais être compensés par la redevance du délégataire. Les ponts supérieurs seraient en effet très abîmés. « Ce ne sera pas rentable » indique Olivier Alban, conseiller d’opposition. « Le lydia doit proposer des activités pour tous les âges et personnes. » Il présente alors son propre projet, « La croisière immobile ». Il s’agit de restaurer le paquebot tel qu’il était à l’époque où il naviguait, en utilisant notamment les CFA et lycées professionnels pour des travaux à moindre coût. Un voyage dans le temps, comme une plongée dans le film Titanic, qui serait agrémenté d’un club de plage, un bar, un restaurant, une salle des fêtes, un night club, des expositions, le tout desservi par un grand escalier central. Et surtout, pas de casino. Bien sûr, avec un budget de rénovation estimé entre 7 et 10 millions d’euros, mécènes et participation des collectivités seraient indispensables. Quoiqu’il en soit, il se pourrait fort que le lydia se trouve au cœur de la bataille pour les prochaines élections municipales…
(source : lasemaineduroussillon.com/Philippe Becker)