Depuis hier soir, le casino de Trouville a une nouvelle salle des jeux de table ouverte dans l'ancienne discothèque l'« Embellie ». Le 4 avril, un nouveau restaurant sera inauguré dans l'ancienne salle des jeux aux hauts plafonds moulurés et aux grandes baies vitrées donnant sur la mer. En attendant les nouvelles Cures marines et un hôtel de 70 à 90 chambres à l'arrière du casino.
« Messieurs, la partie de roulette débute à la table n° 1. Messieurs faites vos jeux. » Il était 20 h, hier soir, lorsque cet appel du croupier s'est adressé aux joueurs des jeux de tables du casino de Trouville. Il résonnait comme un petit moment historique.
Les jeux de table ont, en effet, quitté la grande salle aux hauts plafonds moulurés défraîchis. Depuis hier soir, ils sont installés dans l'ancienne discothèque l'« Embellie » dans les sous-sols du casino. Le cadre et l'ambiance s'en trouvent totalement modifiés.
« Nous sommes davantage dans l'esprit club, dans un décor plus chaud avec un plafond plus bas que dans l'ancienne salle. Même si la surface reste la même : 400 m2, confirme David Parré, le directeur du casino. Les tables et chaises des jeux sont plus petites. Les fauteuils des tables basses de salon devant le bar sont en osier avec des coussins en cuir confortables. Les lignes du bar sont épurées. L'intensité des lumières est réglable pour des ambiances plus intimistes. »
Tout était prêt hier soir pour accueillir les premiers joueurs. Veste rouge et cravate à rayures, les croupiers étrennaient leur nouvelle tenue. « La nouvelle salle comprend onze tables : trois roulettes anglaises, quatre black jack, deux roulettes françaises et deux Stud Poker », énumère David Rouxel, le Breton de Guingamp, nouveau directeur des jeux arrivé à Trouville il y a six mois en provenance d'un casino Accor de Niederbronn-les-Bains en Alsace. « La première mise n'est que de 2 €, se félicitent David Parré et David Rouxel. Les gros joueurs, comme autrefois, sont devenus rares. Nous voulons que les jeux traditionnels soient accessibles à un plus large public. Nous préférons allonger le temps de jeu. »
Restaurant avec vue sur mer
L'ouverture de la nouvelle salle des jeux de tables est une nouvelle étape dans la métamorphose du casino de Trouville qui en avait bien besoin ; « les derniers travaux remontaient à douze ans ». L'ancienne salle des jeux de table va devenir une grande salle de restaurant de 170 couverts. Le rez-de-chaussée et la grande terrasse, ouverte en toute saison, donnent sur la mer. On pourra y accéder sans passer par l'entrée principale du casino. Ce qui permettra d'y aller en famille avec des jeunes enfants. Là aussi l'ambiance est plus cosy, moins grand siècle avec faux marbre, dorures et tutti quanti. Même si c'est toujours Jacques Garcia, le décorateur maison du groupe Barrière qui choisit les tons, tissus et peinture. Sept gros lustres grenat casseront le grand volume. Il n'y aura plus de moquette mais un carrelage prune. Et promis : l'addition ne sera pas trop salée ni bradée pour que toute la famille s'y sente bien.
Nouveauté la mezzanine sera réservée aux séminaires. « Maintenant que nous avons notre auditorium avec la salle de cinéma, nous manquions de salle de restaurant pour les congressistes qui aiment rester dans un même lieu. » On voit là un nouvel esprit dans le petit monde du casino. L'année 2003 n'a pas été bonne à Trouville comme à Deauville qui recule dans le classement national. « Mais celui-ci ne signifie plus grand-chose, corrige David Parré, l'ouverture des casinos dans les grandes agglomérations comme Bordeaux bouleverse les données. » De surcroît, « avec l'euro, les joueurs ont perdu leurs repères. Ceux qui jouaient 10 F ne jouent pas forcément 2 € qui correspondent à 13,12 F soit 3 F de plus. S'ils ne jouent plus qu'1 € c'est 3,40 F de moins pour nous ». C'est dans ce contexte « chahuté », comme le reconnaît David Parré, que Barrière, hôtels et casinos, s'apprêtent à fusionner avec les casinos Accor et des fonds de pension américains pour devenir le premier casinotier de France. Mais déjà la concurrence partouche et Moliflor préparent la riposte.
(source : trouville-deauville.maville.com/Xavier ORIOT)