nouveauté - Un mini-bus gratuit circule dans La Rochelle à la recherche de potentiels clients pour le casino
Il faut compter sur Sandrine pour égayer le trajet de la nouvelle navette à la carrosserie violette, postée devant le casino. Elle assure à son poste de « coach assistante » auprès de la clientèle, brisant la glace et le silence pendant les quarante-cinq minutes de circuit. C'est son job, elle bichonne les joueurs jusqu'à leur paillasson. Bien que la foule ne se presse pas pour grimper à l'arrière du véhicule et qu'il devient difficile d'animer une tournée avec pour seule compagnie à bord, le chauffeur.
« C'est un service gratuit mis en place juste pour l'été. On le teste avant de décider s'il sera maintenu par la suite », justifie Sandrine, offrant son plus beau sourire.
À heure fixe, l'utilitaire met les gaz devant le casino pour desservir six arrêts, traçant sa route du côté de Mireuil jusqu'au Minimes, en passant par l'office du tourisme.
Sa mise en circulation n'est pas désintéressée puisque son utilité est double : si la navette ramène les clients à proximité de leur domicile, elle les attrape aussi en chemin pour les déposer devant les machines à sous.
Opération communication
Cette prestation s'inspire du casino de Toulouse, dont les clients se font escorter dans toute la ville, toute l'année, et à moindre frais.
« À La Rochelle, les débuts sont très calmes. La navette doit attendre de se faire connaître mais on a lancé une importante campagne de communication à travers la ville pour remédier à la situation. nous observerons par la suite la manière dont évoluent les choses », évalue Valérie Bouchon, la directrice de l'établissement rochelais.
Le parcours étant préétabli, il n'est pas question d'arrêter le véhicule à la demande. Autre explication possible à cette fréquentation mollassonne : les arrêts ne sont pas signalés près de la chaussée. Il faut connaître par cœur les horaires et le circuit pour rencontrer le véhicule.
« Arrêts inutiles »
Certains se laissent tout de même tenter par ce mini-bus privé. Il est 23 heures lorsque Sonia et son frère décident de cesser de jouer pour rentrer chez eux. Ils attendent un taxi sans savoir qu'ils peuvent être raccompagnés gratuitement à quelques rues de leur appartement. Michaël, l'un des trois chauffeurs, les remarque. Allez hop, tout le monde embarque.
À son retour, les banquettes toutes neuves demeurent inoccupées, personne n'a souhaité emprunter la navette sur le chemin pour venir tenter sa chance à la roulette.
En revanche, Carmen, elle, attend le prochain départ sur les marches du casino, comme chaque soir depuis quinze jours. « C'est super ce service, ça me permet d'économiser le taxi. Par contre, on perd du temps sur la route. Il y a des arrêts complètement inutiles », confie-t-elle, avant de rejoindre son chauffeur particulier, malgré lui.
(source : sudouest.fr/Géraldi
ne Ruiz)